Si la Silicon Valley est connue pour être très innovante et à la pointe de la technologie, elle accuse un sérieux retard quant à la parité hommes-femmes à la tête de ses entreprises.

Si la Silicon Valley est connue pour être très innovante et à la pointe de la technologie, elle accuse un sérieux retard quant à la parité hommes-femmes à la tête de ses entreprises.

Les conseils d'administration des plus grosses entreprises de la Silicon Valley ne comptent que 6,5% de femmes, et seulement 8,8% d'entre elles occupent des postes de cadres dirigeants dans ces mêmes entreprises, selon une récente étude publiée par l'université de Californie à Davis.

Cette enquête a été menée en Californie auprès des 400 entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est supérieur ou égal à 100 millions de dollars.

Elle montre que seulement 10,2% des postes à responsabilité sont occupés par des femmes, , précise Katrina Ellis, professeur de gestion à l'université de Californie et auteur de l'enquête.

Sur les 400 entreprises étudiées, 103 se situent dans la Silicon Valley. Cette région économique spécialisée dans les hautes technologies affiche des résultats inférieurs à la moyenne californienne, avec 6,5% de femmes représentées dans les conseils d'administration, contre 8,8% à l'échelle de l'État. Pour les cadres dirigeants, la différence est de 8,8% contre 11,7%.

À l'échelle nationale, 14,3% des sièges des conseils d'administration et 15,7% des postes à responsabilité sont occupés par des femmes, selon deux enquêtes menées en 2005 par Catalyst, une association de promotion des femmes dans le monde du travail.

Quelques grandes entreprises de la Silicon Valley font exception à la règle, comme le géant de l'informatique Hewlett Packard et le fabriquant de logiciels Hyperion, qui comptent chacun 30,8% de femmes à leur tête. Le site de ventes en ligne eBay, dont 19% des sièges du conseil d'administration sont occupés par des femmes, est dirigé avec succès par Meg Whitman depuis 1998.

Les femmes semblent pénalisées par la spécialisation de ce bassin économique. «Les plus grosses entreprises de la Silicon Valley se concentrent dans les hautes technologies, comme la production de semi-conducteurs, l'électronique, les télécommunications, et les données que nous avons récoltées montrent qu'il y a beaucoup moins de femmes dans les conseils d'administration ou à la tête de ce type d'entreprises», explique Mme Ellis.

Un manque de visibilité peut aussi expliquer qu'on fasse si peu appel aux compétences féminines. «Les dirigeants d'entreprise ont tendance à privilégier les hommes parce qu'ils choisissent ce qui leur est familier», avance Chris Melching, présidente du Forum des femmes entrepreneurs et chefs d'entreprises.

«Chercher une personne complètement différente de vos recrues habituelles est beaucoup plus difficile et prend plus de temps», ajoute-t-elle.

Pourtant, un meilleur équilibre hommes-femmes semble profitable aux entreprises. Une étude menée en 2004 par l'association Catalyst a montré que la présence de femmes à la tête des entreprises améliore les performances financières.

Ce que confirme Godfrey Sullivan, PDG de Hyperion.