Bien qu'il soit en faveur de l'accès aux frais d'abonnement pour les chaînes généralistes, le groupe Quebecor, qui porte à la fois la casquette de distributeur et de télédiffuseur, s'oppose à l'augmentation de la facture du câble car il appréhende une diminution du nombre d'abonnés et une expansion du phénomène du piratage.

Bien qu'il soit en faveur de l'accès aux frais d'abonnement pour les chaînes généralistes, le groupe Quebecor, qui porte à la fois la casquette de distributeur et de télédiffuseur, s'oppose à l'augmentation de la facture du câble car il appréhende une diminution du nombre d'abonnés et une expansion du phénomène du piratage.

«Si on devait augmenter (la facture) de façon substantielle, il nous apparaît évident qu'un nombre très important de clients des distributeurs abandonneraient ce service et pourraient choisir le piratage dont nous avons suffisamment souffert, a déclaré hier le président et chef direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, lors des audiences du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sur l'avenir de la télévision qui se déroulent présentement à Gatineau. Notre expérience nous amène à conclure que lorsqu'il existe des moyens de court-circuiter ou de contourner le système, ces moyens sont utilisés.»

Quebecor, qui est à la fois propriétaire de Vidéotron et de TVA, estime que la totalité des redevances, présentement versées par les abonnés du câble aux chaînes spécialisées comme Canal D ou VRAK TV, devrait être redistribuée si les chaînes généralistes obtiennent à leur tour la possibilité d'en bénéficier.

Ainsi, Quebecor s'oppose à ce que le montant des frais d'abonnement des téléspectateurs soit gonflé. Face à une augmentation des tarifs mensuels, Quebecor craint donc que plusieurs clients abandonnent la cablôdistribution au profit d'autres technologies, comme Internet, qui permettent maintenant aux gens de visionner leurs émissions préférées.

Déréglementation et forces du marché. Ces deux termes résument l'ensemble des positions défendues hier par TVA, qui estime que la portion des redevances que pourraient percevoir les chaînes généralistes sauf Radio-Canada, demande-t-elle , le temps de publicité et la transition vers la haute définition doivent tous être exempts de règles et déterminés en fonction des lois du marchés.

Si les chaînes généralistes obtiennent des redevances, elles pourraient devoir négocier avec les distributeurs, comme le font les chaînes spécialisées, pour se tailler une place dans le service offert. Par exemple, une chaîne qui se retrouve au canal 10 a habituellement plus de chances d'être écoutée qu'une autre qui se retrouve au canal 45. Dans un contexte de marché libre, comment se passerait la négociation entre le distributeur Vidéotron et la chaîne TQS, concurrente directe de TVA? ont demandé les membres du CRTC.

«Aujourd'hui TQS est une station importante, a affirmé M. Péladeau. (Elle) a une fourchette d'audience de 12% à 15%. (TQS) a un rapport de négociation important. Comment les câblodistributeurs pourraient sérieusement s'empêcher d'avoir Jean-Luc Mongrain aux informations de 17h?» Les propos du patron de Quebecor n'ont toutefois pas rassuré le président et chef de direction de TQS, René Guimond. «Tu parles à ton concurrent direct par voix interposée finalement. On ne peut pas prétendre être assuré à 100% que ce sont vraiment les lois du marchés qui vont prévaloir», a-t-il répliqué en marge des audiences. Par ailleurs, Quebecor a refusé de donner des précisions concernant le montant des redevances souhaitées pour sa chaîne TVA. Lundi, TQS a proposé des frais d'abonnement de 1$ par mois par abonné, ce qui se traduirait par une ponction de plus de 30 millions par année dans les poches des téléspectateurs.

Haute définition

Pour ce qui est du passage vers la haute définition, le président et chef de direction de TVA, Pierre Dion a déclaré que cette transition représentait des coûts astronomiques et qu'il n'y avait «aucun retour sur investissement».

Ainsi, M. Dion a dit espérer que l'échéance soit retardée le plus longtemps possible, espérant ainsi que les coûts diminuent. Dans leur mémoire déposé auprès du CRTC, certains groupes ont proposé la date butoir du 31 août 2011, soit deux ans après celle prévue aux États-Unis.