Après MySpace et YouTube, le nouveau phénomène Internet s'appelle Second Life, et il est dans la mire de l'industrie de la musique, particulièrement celle du rap.

Après MySpace et YouTube, le nouveau phénomène Internet s'appelle Second Life, et il est dans la mire de l'industrie de la musique, particulièrement celle du rap.

La preuve : le rappeur Talib Kweli y a annoncé, au début du mois, l'ouverture de sa boîte de nuit virtuelle, baptisée Brooklyn Brownstone. Des concerts exclusifs y seront diffusés ainsi que des extraits de Ear Drum, l'album qu'il lancera dans quelques semaines. Avant lui, Chamillionnaire avait organisé une rencontre avec ses fans dans ce monde virtuel. Puis, mercredi dernier, ce fut au tour du géant new-yorkais Jay-Z d'y faire un tour. Il a invité les résidants de Second Life à un concert exclusif présenté par l'animateur de talk-show Jimmy Kimmel.

Créé en 2003 par la compagnie californienne Linden Lab, Second Life est un univers virtuel en 3D dans lequel on peut entrer gratuitement. Il s'agit de se créer un personnage (avatar), de télécharger l'application puis, euh... de vivre sa vie numérique avec d'autres membres de la communauté. Des nombreux univers virtuels en 3D du Web (les anglophones les appellent metaverses), Second Life est le plus important : le site a franchi la barre du million de «citoyens» en octobre dernier, et le battage médiatique autour du phénomène a fait grimper sa population à 1,6 million d'habitants en moins d'un mois.

Mais il y a aussi de l'argent à faire sur Second Life, ce qui a rapidement intéressé les publicitaires. Si l'inscription de base est gratuite, d'autres options sont offertes moyennement un tarif mensuel. Avec la devise locale, les dollars Linden ($L) (1 $US=276 $L), les abonnés peuvent autant acheter une propriété virtuelle qu'ouvrir un commerce virtuel (pour, disons, vendre des vêtements virtuels aux avatars). Cinglé? Environ 650 000 vrais dollars américains y sont échangés chaque jour, selon les statistiques du site!

Dans ce monde en constante évolution, de jeunes entrepreneurs côtoient des industries déjà bien implantées dans la réalité. Par exemple, le concert de Jay-Z était présenté sur la scène Pontiac de l'île Motorati, du nom d'une entreprise qui conçoit des véhicules roulant dans l'univers Second Life.

«Second Life est l'évolution logique pour les communautés Internet et donne véritablement naissance à l'interaction sur le Web», explique Corey Smyth, copropriétaire avec Kweli de Blacksmith Records, au webzine AllHipHop.com. Ainsi, l'industrie de la musique (et d'autres industries, à ce chapitre) voit Second Life comme un monde à investir, un monde qui permet des échanges d'autant plus directs qu'il est particulièrement bien conçu, comme une sorte de jeu vidéo similaire aux Sims, dans lequel on joue son propre personnage.

Le 3 août dernier, la chanteuse Suzanne Vega fut la première à donner un concert dans l'univers Second Life, selon le magasine Wired. Sa performance, diffusée à la radio, l'était en même temps sur Second Life, où quelqu'un était chargé de faire bouger l'avatar de Vega pendant qu'elle chantait. Qui plus est, comme sur MySpace, une scène musicale underground prend lentement forme. De jeunes artistes encore sans contrat donnent des concerts, des DJ inconnus animent les soirées des nombreuses boîtes de nuit... en attendant de devenir les premiers Arctic Monkeys ou Lily Allen de Second Life.

secondlife.com

allhiphop.com

hiphopnews/?ID=6343

Le concert de Suzanne Vega dans Second Life:

youtube.com/results?search_query=Suzanne+Vega+Second+Life&search=Search

Des images de Jay-Z en concert dans Second Life:

yesbutnobutyes.com/archives/2006/11/jayz_in_second.html