Sony, le fleuron de l'électronique nippon, a financièrement souffert au deuxième trimestre 2006-2007 des problèmes de batteries viciées, cette déconvenue attendue masquant une hausse des revenus tirés par les téléviseurs à écran plat, les PC, les appareils photos et les mobiles.

Sony, le fleuron de l'électronique nippon, a financièrement souffert au deuxième trimestre 2006-2007 des problèmes de batteries viciées, cette déconvenue attendue masquant une hausse des revenus tirés par les téléviseurs à écran plat, les PC, les appareils photos et les mobiles.

Sony a annoncé jeudi une perte d'exploitation de 20,8 milliards de yens (138,7 millions d'euros*) au deuxième trimestre de l'exercice (juillet à septembre).

Son bénéfice net dévisse de 94,1% sur un an à 1,7 milliard de yens (11 millions d'euros).

Ce plongeon, qui intervient en dépit d'une progression notable du chiffre d'affaires (8,3%), résulte essentiellement d'une provision de 51,2 milliards de yens enregistrée pour faire face aux problèmes de batteries défectueuses.

«La perte d'exploitation est le fait d'une charge exceptionnelle» due aux batteries, a assuré le directeur général adjoint de Sony Nobuyuki Oneda.

«Si on exclut cet élément, la situation financière du groupe est conforme à notre plan d'objectifs à moyen terme», s'est-il toutefois rassuré.

Sony, encore convalescent après une mauvaise passe et un drastique plan de restructuration (10 000 suppressions de postes), a dû lancer un programme mondial de remplacement de quelque 9,6 millions batteries lithium-ion.

Cette décision vise à prévenir les risques de surchauffe anormale et d'incendie à la suite des alertes lancées ces derniers mois par les plusieurs fabricants de PC dont les machines sont alimentées par des batteries Sony.

«Le cas des batteries a plus ou moins écorné l'image de Sony, mais c'est un problème ponctuel qui devrait tôt ou tard disparaître», a commenté un analyste de Cosmo Securities, Masando Hanada.

Ces facteurs exceptionnels ont gommé la progression de 12,1% des recettes du tronc du groupe, l'électronique.

Sony a également tiré profit des performances de ses co-entreprises Sony-Ericsson (téléphones mobiles) et S-LCD, structure commune de Sony et du sud-coréen Samsung qui produit les dalles LCD utilisées par les deux groupes.

En revanche, les recettes issues du secteur du jeu ont souffert au deuxième trimestre (-20,5% sur un an), en raison d'un déclin des ventes de consoles portables PSP, à la peine face à la gamme de machines concurrentes de Nintendo.

La mauvaise santé ce cette activité stratégique inquiète davantage les analystes que les problèmes de batteries, alors que Sony s'apprête à mettre sur le marché sa console de salon de nouvelle génération PlayStation 3 (PS3).

Elle sera en rayon le 11 novembre au Japon et le 17 aux États-Unis, après un premier report de six mois. La commercialisation en Europe a été reportée à mars 2007.

Tenant compte de ces changements de calendrier, de la concurrence (Xbox 360 de Micorosoft et Wii de Nintendo) et de la baisse annoncée du prix de vente de la PS3 au Japon, Sony a passé une provision qui a aussi pesé sur les résultats.

«Le segment du jeu est un peu à la traîne, et nous devons nous en occuper», a reconnu M. Oneda.

«Nous devons être particulièrement vigilants quant au lancement de la PS3», a-t-il confirmé, ajoutant qu'il s'agit du »plus important défi» à venir.

«Si Sony trébuche avec la PS3, ce sera autrement plus grave que le problème de rappel des batteries», a renchéri un autre analyste.

* un euro = 1,4240$ CA