Pour l'un, ce fut une série de courriels irrévérencieux envoyés à Nike. Pour les autres, les Mentos et le Coke Diète. Mais tous deux ont été propulsés au sommet de la gloire sur le Web.

Pour l'un, ce fut une série de courriels irrévérencieux envoyés à Nike. Pour les autres, les Mentos et le Coke Diète. Mais tous deux ont été propulsés au sommet de la gloire sur le Web.

En 2001, Jonah Peretti découvre que Nike offre un nouveau service qui permet de faire fabriquer des souliers personnalisés par la firme. «La liberté de choisir et la liberté d'exprimer qui vous êtes», écrit Nike sur son site.

Le jeune homme décide de commander des souliers sur lesquels le mot sweatshop», ou «atelier de misère», sera inscrit.

Par courriel, Nike rejette sa commande. L'entreprise affirme qu'il a soit utilisé une autre marque de commerce ou le nom d'un athlète ou d'une équipe sportive dont Nike ne détient pas les droits, ou encore qu'il s'agit d'argot.

Jonah Peretti réplique. «Bien que je sois reconnaissant de votre service rapide, je suis en désaccord avec votre affirmation selon laquelle le mot «sweatshop» est de l'argot inapproprié», écrit-il, avant de poursuivre avec la définition du mot telle qu'inscrite dans le dictionnaire.

Le jeune homme n'obtiendra jamais ses souliers. Mais il transfère l'échange de courriels à une dizaine de connaissances, dont sa mère et des collègues du MIT Media Lab, où il étudie. Rapidement, les courriels se propagent.

«La première chose que j'ai su, je me retrouvais au Today Show à discuter avec un dirigeant de Nike, raconte Jonah Peretti, de passage à Montréal dans le cadre de Digimart. Je me suis dit : qu'est-ce que je fais là? Il y a des gens qui passent leur vie à militer pour cette cause et c'est eux qui devraient être à la télé.»

La célébrité est aussi arrivée du jour au lendemain pour Fritz Grobe, un artiste du Maine qui se spécialise en jonglerie et en mime.

Lui et un collègue ont lancé en juin dernier un site, Eepybird.com.

Ils y ont mis une vidéo, dans laquelle ils réalisent une fontaine avec comme seuls instruments des bouteilles de Coke Diète et des Mentos. La combinaison des deux provoque une réaction pour le moins…explosive.

«Il y avait déjà des centaines de vidéos sur le Web qui montraient la réaction du Coke Diète et des Mentos, mais comme je viens du cirque, je me demandais comment on pouvait rendre ça plus difficile. C'est une obsession ridicule», dit Fritz Grobe.

La réaction des internautes ne s'est pas faite attendre. Plus de six millions de personnes ont vu leur vidéo, tournée au bout de six mois de travail.

Deux jours après la mise en ligne de la vidéo, Mentos a approché les deux artistes et leur offre maintenant ses produits gratuitement. La vidéo a notamment été montrée au Late Show avec David Letterman.

Les deux hommes ont gagné en tout 30 000$ avec cette vidéo, hébergée sur le site Revver.com, lequel paie les auteurs de contenu avec de la publicité.

«Nous sommes en train de faire la prochaine vidéo de Coke Diète et Mentos et ça fait peur», dit Fritz Grobe, qui admet que le défi est de voir s'il peut faire du succès de cette première expérience un projet durable. La prochaine vidéo sera en ligne le 30 octobre sur Eepybird.com.

Quant à Jonah Peretti, il a depuis lancé d'autres projets qui s'appuient sur le bouche à oreille électronique, le «viral», afin de voir juste où ses expériences pouvaient aller.

Il lancera bientôt Buzzfeed, un site Internet qui analysera ce dont les gens parlent sur le Web, de manière à devenir un répertoire de tout ce qui est «viral» sur Internet, peu importe le sujet.

Aussi :

L'échange de courriels entre Nike et Jonah Peretti

La fontaine de Coke Diet et de Mentos

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