Steve Jobs, PDG d'Apple Computer, a présenté hier ses excuses aux actionnaires de l'entreprise et il a reconnu qu'il savait que certaines options d'achat d'actions avaient été antidatées pour gonfler leur valeur.

Steve Jobs, PDG d'Apple Computer, a présenté hier ses excuses aux actionnaires de l'entreprise et il a reconnu qu'il savait que certaines options d'achat d'actions avaient été antidatées pour gonfler leur valeur.

Mercredi, Apple avait fait savoir qu'une enquête interne avait démontré que 15 dates avaient été modifiées sur les options. Fred Anderson, ancien directeur financier d'Apple, de Cupertino, en Californie, a démissionné du conseil d'administration de la société, invoquant les meilleurs intérêts de l'entreprise. Des procureurs fédéraux mènent une enquête, a rapporté le Wall Street Journal.

Les résultats de l'enquête sont susceptibles de ne pas protéger M. Jobs, 51 ans, d'un imbroglio plus sérieux résultant de ce scandale. S'il était au courant que certaines options avaient été antidatées, il n'en a pas profité ou il n'a pas saisi les règles de comptabilité qui mèneront vraisemblablement à un retraitement des résultats de la compagnie, a indiqué Apple.« Ce n'est pas souvent qu'on voit Steve Jobs s'excuser », lance Rob Enderle, analyste d'Enderle Group, à San Jose, en Californie. « Il était au courant de la pratique, ajoute-t-il. Il n'en sort pas propre propre. »

L'action d'Apple, fabricant des ordinateurs Macintosh et des lecteurs de musique iPod, a perdu 55 cents US hier, à 74,83 $US, à la Bourse NASDAQ. Avant la journée d'hier, le titre avait gagné 4,9 % cette année après avoir plus que doublé en 2005.

Les procureurs fédéraux se penchent sur le cas de « quelques individus qui ont pu être impliqués dans les opérations antidatées » chez Apple, indiquait le Wall Street Journal de mercredi, qui citait une personne au courant de l'enquête et qui avait parlé sous le couvert de l'anonymat.

« Apple a volontairement avisé la Securities and Exchange Commission (SEC, la Commission américaine des opérations de Bourse) et la société continue à aviser de façon proactive la SEC à propos de son enquête », a déclaré Steve Dowling, porte-parole d'Apple, au cours d'une entrevue.

Dans sa déclaration, M. Jobs qualifie les problèmes « de pas du tout caractéristiques d'Apple » et il promet de « s'assurer que cela ne se reproduira jamais ». Les actes de deux anciens cadres, dont la firme tait l'identité, ont soulevé « de graves préoccupations », a dit l'entreprise.

L'annonce faite par Apple mercredi « fait disparaître beaucoup de craintes que l'affaire n'ait été plus étendue », soutient James Grossman, gestionnaire de patrimoine de Thrivent Financial for Lutherans, à Appleton, au Wisconsin. Cette firme gère des actifs de 65 milliards US, y compris des actions d'Apple.

« Cela ne change pas le nombre de iPod ou de MacBook que l'entreprise va vendre », ajoute-t-il.

Apple avait signalé la conduite de son enquête en juin dernier, précisant qu'elle portait sur des options émises de 1997 à 2001, y compris un cas concernant M. Jobs. Plus de 140 compagnies américaines ont reconnu que des dates d'octroi d'options ont pu être changées pour enrichir des employés.

Des vérificateurs indépendants examinent les résultats de l'enquête de l'entreprise et Apple a fait savoir qu'il retraiterait probablement ses résultats pour tenir compte des coûts associés à l'octroi des options. L'entreprise a dit qu'elle n'avait pas encore déterminé le montant des charges et qu'elle continuait de travailler de concert avec la SEC.

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