Tout a commencé par une petite annonce comme on en trouve par centaines sur le site craigslist.

Tout a commencé par une petite annonce comme on en trouve par centaines sur le site craigslist.

Dans une description très explicite, une femme dit chercher un partenaire sexuel et demande aux hommes de la région de Seattle de lui répondre s'ils sont intéressés.

Son annonce a suscité 178 réponses. Si on le sait, c'est que la femme en question est en fait un homme, qui a publié lesdites réponses sur un site Internet.

Jason Fortuny, un administrateur de réseau qui demeure près de Seattle, a mis en ligne toutes les réponses qu'il a reçues, sans censurer les courriels, les photos ou les noms des hommes.

Certains d'entre eux affirment dans leur courriel qu'ils sont mariés, tandis que d'autres ont utilisé leur adresse courriel du travail pour répondre. Des photos très crues ont également été envoyées et publiées sur le Web.

Ainsi, des employés de Microsoft auront peut-être la surprise de reconnaître un de leurs collègues, qui indique au passage qu'il est marié et qu'il contacte la «femme» pour satisfaire «des besoins qui ne le sont pas à la maison».

Difficile de comprendre quelles sont les motivations de Jason Fortuny. Sur son site Internet, l'homme se vante de ses prouesses.

«Le but: en se présentant comme une femme soumise qui cherche un homme agressif, combien de réponses pouvons-nous obtenir?», écrit-il, tout en admettant que c'est possiblement la chose la plus «basse» qu'il ait fait dans sa vie.

Il va même jusqu'à reproduire des conversations qu'il a eues via messagerie instantanée avec des hommes enragés de voir leur photo et leur vie privée ainsi étalée sur le Web, et qui menacent souvent de le poursuivre.

D'autres menacent d'aller se faire justice en personne chez lui, ses coordonnées personnelles étant toujours disponibles sur Internet.

En août dernier, un blogueur nommé Simon Owens avait fait une expérience semblable en affichant de fausse annonces sur craigslist, mais en ne publiant pas les réponses sur le Web.

«La première chose qui m'est venue en tête, écrivait-il, est que si une personne très méchante voulait aller sur craigslist et ruiner la vie de beaucoup de gens, elle le pourrait facilement.»

Simon Owens ajoutait qu'il avait reçu une masse d'informations personnelles, notamment des photos, des noms et des courriels.

La blogosphère se questionne maintenant à savoir si ce qu'a fait Jason Fortuny est illégal. Si les menaces de poursuites se traduisent en actions légales bien réelles, c'est un juge qui tranchera.

En attendant, des clones de la fausse annonce ont déjà commencé à apparaître sur le Web.