Un programme pirate s'attaquant à la technologie de Microsoft qui empêche la musique payante sur Internet d'être téléchargée illégalement a été mis en ligne ces derniers jours, mais le géant de l'informatique vient de contre-attaquer en sortant un correctif.

Un programme pirate s'attaquant à la technologie de Microsoft qui empêche la musique payante sur Internet d'être téléchargée illégalement a été mis en ligne ces derniers jours, mais le géant de l'informatique vient de contre-attaquer en sortant un correctif.

Téléchargeable sur des sites Internet spécialisés, ce programme appelé fairUse4WM a été créé spécifiquement pour les morceaux de musique achetés sur des sites de location comme Napster.

L'application permet ainsi à l'usager qui a payé pour un morceau de pouvoir continuer à l'écouter une fois la location périmée, explique son créateur sur le site Doom9.

FairUse4WM contourne la technologie de Microsoft à destination des sites de vente de musique en ligne. Cette technologie, dite DRM (Digital Rights Management), verrouille les fichiers de musique et empêche ainsi toute écoute une fois terminée la location.

Un porte-parole de Microsoft joint à Paris a indiqué que le groupe informatique avait déjà mis au point un «patch» ou correctif pour combler cette faille de sécurité dans sa technologie DRM.

«Dès mardi matin nous avons fourni à nos partenaires dans le monde un patch pour corriger cette attaque: il doit maintenant être implémenté par nos partenaires», a ainsi expliqué Xavier Bringué, directeur du développement de la branche «médias numériques» de Microsoft France.

FairUse4WM est une attaque de plus portée contre l'industrie du disque et sa lutte contre le téléchargement gratuit et illégal de musique, mais également contre l'américain Microsoft et son hégémonie dans le monde du logiciel.

Sur Internet, plusieurs blogues spécialisés relativisent toutefois la portée de cette attaque.

Cette application «montre une vulnérabilité qui signifie que techniquement les contenus protégés par des droits et téléchargés sur Internet peuvent être violés, mais cela ne signifie pas grand chose dans la pratique», note ainsi dans son blogue Mark Mulligan, du cabinet spécialisé Jupiter Research.

L'analyste énumère plusieurs raisons: «Microsoft va résoudre sa faille de sécurité; les pirates ne vont pas acheter des morceaux sur Napster, ils les téléchargent tout simplement sur des sites illégaux de partage de fichiers; vous pouvez déjà contourner la technologie DRM en gravant un CD puis en le recopiant sur l'ordinateur; enfin, combien de consommateurs +lambda+ vont aller chercher le logiciel pirate sur Internet?».

Le porte-parole de Microsoft France fait valoir de son côté que «ce n'est pas la première fois que la technologie des DRM, qui existe depuis 1999, subit un hack (attaque)».

«Le risque zéro n'existe pas: nos partenaires de contenus sont très clairs avec ça», poursuit-il, qualifiant de «classique» le jeu des pirates de «cracker» (casser) des programmes.

«C'est une course permanente entre les solutions qui permettent de protéger les productions et les solutions qui permettent de les casser», résume-t-il.