Le déclin des ventes de musique sur support physique sera compensé en 2010 sur le marché européen par le développement des formats numériques, estime le cabinet spécialisé Screen Digest dans une étude publiée jeudi.

Le déclin des ventes de musique sur support physique sera compensé en 2010 sur le marché européen par le développement des formats numériques, estime le cabinet spécialisé Screen Digest dans une étude publiée jeudi.

Cette transition, censée préserver les revenus de l'industrie musicale, ne se fera cependant, ajoute le cabinet, que si le secteur intègre l'évolution des habitudes des consommateurs, et cesse de déplorer la fin du disque.

«Le marché de la musique numérique est en pleine explosion. Mais les ventes de musique en ligne à elles seules ne suffiront pas à compenser le déclin des ventes de supports physiques. L'industrie a besoin d'exploiter au mieux le potentiel des nouvelles plateformes musicales. Avec une stratégie adaptée, le pire devrait être passé en 2010», estime Dan Cryan, auteur du rapport.

Le marché de la musique numérique en Europe devrait voir son chiffre d'affaires plus que doubler entre 2005 et 2006, de 121 millions d'euros à 280 millions d'euros, et atteindre 1,1 milliard d'euros en 2010, selon Screen Digest.

Cette croissance est entretenue par une plus grande pénétration des lecteurs de musique numériques. Screen Digest estime que le nombre de baladeurs numériques devrait passer de 29 millions en 2005 à plus de 80 millions en 2010.

M. Cryan remarque que même s'il est aisé de dénoncer les méfaits du piratage, les derniers chiffres officiels montrent que le nombre de titres mis en circulation sur des plateformes d'échanges numériques illégales a diminué. Il est passé de 1,1 milliard en 2003 à 885 millions en 2005, selon la Fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI).

Il regrette la réduction de l'espace consacré dans leurs magasins par les grands distributeurs à la musique, au bénéfice des DVD, des livres ou des téléphones portables. «Le fait que le déclin des ventes de disques s'accompagne de l'explosion des ventes de DVD n'est pas une coïncidence», argumente-t-il.