Les défenseurs de la vie privée préviennent que les fournisseurs d'accès Internet du pays sont en voie de se transformer en «Big Brother» qui épie vos moindres faits et gestes en ligne.

Les défenseurs de la vie privée préviennent que les fournisseurs d'accès Internet du pays sont en voie de se transformer en «Big Brother» qui épie vos moindres faits et gestes en ligne.

Bell Sympatico, Telus, Bell Aliant, Primus et Rogers offrent tous à leurs abonnés des contrats stipulant que leurs agissements sont susceptibles d'être surveillés.

Bell Sympatico a semé la controverse en juin en ajoutant une telle clause à son contrat, mais le professeur Wade Deisman, de l'Université d'Ottawa, affirme que c'est là pratique courante dans l'industrie depuis des années.

Pour sa part, l'avocat Lawrence Greenspon, un défenseur farouche de la vie privée, estime que ces clauses représentent une «violation effarante des droits individuels» et que les Canadiens devraient être «extrêmement préoccupés».

Bell Sympatico prévient ainsi ses abonnés que l'utilisation qu'ils font de son réseau est sujette à surveillance et à enquête, et que l'entreprise entend dévoiler toute information requise pour satisfaire aux lois, règlements et autre requêtes gouvernementales.

Crainte

Les experts craignent de plus de voir le gouvernement fédéral renforcer les lois qui régissent le domaine dès cet automne, ce qui permettrait aux forces de l'ordre et même au Service canadien du renseignement de sécurité d'obtenir des informations personnelles sans mandat.

Un porte-parole de Telus a d'ailleurs reconnu que la société n'aura d'autre choix que de se plier aux nouvelles lois si jamais elles sont adoptées.

Le professeur Deisman estime que les fournisseurs d'accès Internet ont été «intimidés» par le gouvernement fédéral. Il affirme que les policiers réclament de plus en plus leur collaboration quand vient le temps de mettre la main au collet des criminels qui sévissent en ligne.

L'arrestation récente de 17 individus soupçonnés d'avoir planifié des attentats terroristes dans le sud de l'Ontario pourrait aussi donner de nouvelles munitions aux partisans d'une surveillance accrue des activités en ligne.

Une porte-parole du ministre fédéral de la Sécurité publique, Stockwell Day, a révélé que le gouvernement est actuellement à réviser la Loi sur la modernisation des techniques d'enquête.