Des centaines de cartes de guichet ont été clonées dans un dépanneur Couche-Tard de Sainte-Foy au cours des dernières semaines.

Des centaines de cartes de guichet ont été clonées dans un dépanneur Couche-Tard de Sainte-Foy au cours des dernières semaines.

Il s'agit de la deuxième fraude du genre en autant de mois à Québec dans un point de service de cette bannière.

La direction d'Alimentation Couche-Tard a estimé lundi qu'elle était victime du crime organisé «qui utilise des méthodes ingénieuses» pour contourner les mesures de sécurité en place.

«Ils sont très bien organisés et ont réussi à détourner les nouveaux appareils», a indiqué Michel Bernard, vice-président des opérations pour l'est du Canada, soulignant que d'autres entreprises sont victimes de ce type de fraude.

La compagnie a en effet renforcé la sécurité dans toutes les succursales de la province après le clonage de plus de 800 cartes de guichet à Saint-Émile le mois dernier.

L'accommodation du 3505, boulevard Quatre-Bourgeois, à Sainte-Foy, où les cartes ont été clonées, avait elle aussi reçu de nouveaux systèmes de sécurisation.

Comment les fraudeurs ont-ils réussi à les déjouer ?

Couche-Tard refuse de le dire, mais affirme que ceux-ci sont bien outillés et auraient peut-être reçu un coup de main d'un employé.

«Ce n'est pas exclu, mais l'enquête ne fait que débuter», a indiqué M. Bernard.

Dizaines de clients touchés

La police de Québec a ouvert une enquête sur cette nouvelle affaire de clonage de cartes de guichet après que des clients d'institutions financières ont vu leur compte en banque vidé au cours de la fin de semaine.

Desjardins estime que des centaines de cartes ont été clonées, mais que quelques dizaines de clients ont été touchés.

«Nous avons annulé des centaines de cartes par mesure de précaution», a indiqué André Chapleau, porte-parole de l'institution financière.

Du côté de la Banque Nationale, des dizaines de cartes de guichet ont été bloquées, mais pour l'instant, aucun client n'aurait été victime de fraude.

Le modus operandi est bien connu et est le même que pour la fraude survenue le mois dernier au Couche-Tard de Saint-Émile.

Un petit appareil dissimulé sous le comptoir trafique l'information entrée par le client sur le clavier.

Les renseignements contenus sur la bande magnétique de la carte sont prélevés et cette dernière est ensuite clonée.

Les retraits sont souvent effectués quelque temps plus tard ou même dans un autre secteur pour brouiller les pistes.

De plus, les fraudeurs privilégient souvent la fin de semaine pour effectuer leurs retraits puisque les institutions financières ne sont mises au courant de la fraude que le lundi matin.

C'est ce qui est arrivé à Marie-Claude, de Sainte-Foy, qui a fait le saut dimanche en voyant un trou de 1000 $ dans son compte de banque.

«Je ne comprenais pas ce qui s'était passé et j'ai eu vraiment peur d'avoir perdu l'argent», explique la jeune femme qui habite tout près du Couche-Tard impliqué sur le chemin des Quatre-Bourgeois.

En se rendant à sa caisse populaire lundi matin elle a vite réalisé qu'elle n'était pas la seule dans cette situation.

Des dizaines de personnes faisaient la file pour rapporter une fraude survenue au cours de la fin de semaine.

Heureusement pour eux, l'institution financière rembourse les victimes de fraude, mais l'incident laisse toutefois Marie-Claude craintive.

«À l'avenir, je vais retirer plus d'argent du guichet et payer en argent», indique-t-elle.

Aucune arrestation n'a encore eu lieu dans l'affaire de clonage de cartes à Saint-Émile et la police invite les victimes de fraude à porter plainte pour étayer la preuve.