Piquée au vif par la montée en force de Vidéotron en téléphonie résidentielle, Bell Canada vient de répliquer sur un autre front en lançant un service Internet à très haute vitesse.

Piquée au vif par la montée en force de Vidéotron en téléphonie résidentielle, Bell Canada vient de répliquer sur un autre front en lançant un service Internet à très haute vitesse.

Le géant canadien des télécommunications se défend toutefois d'être sur la défensive. «C'est absolument un geste offensif», a affirmé à La Presse Affaires Kevin Krull, président services résidentiels.

Pour 80 $ par mois, Bell propose Internet à 16 mégabits par seconde (Mbit/s). Le service s'adresse à «une nouvelle génération de consommateurs qui sont de plus en plus friands de divertissement numérique, qu'il s'agisse de jeux en ligne, de musique ou de vidéo», indique l'entreprise.

Pour l'instant, Bell l'offre uniquement dans certains quartiers de l'île de Montréal.

Vidéotron, de son côté, propose déjà une connexion à 16 Mbit/s depuis mars dernier. Elle est accessible à la grandeur du Québec, pour un prix équivalent à celui de Bell. Kevin Krull soutient cependant que le service Sympatico Optimax de Bell est plus efficace.

«C'est un produit très différencié de tout qui est sur le marché ; ce qui est le plus important, c'est que le débit est constant, a-t-il dit. On certifie que la vitesse va demeurer à 16 Mbit/s par seconde. Ça ne ralentira jamais parce que ce n'est pas un réseau partagé.»

Bell se vante de pouvoir offrir son service avec «constance» grâce au nouveau réseau de fibre optique qu'elle a commencé à implanter partout au pays. Jusqu'à maintenant, la société a investi 1 milliard $ dans ce projet.

Les analystes interrogés reconnaissent la qualité du service de Bell. Mais John Henderson, de Scotia Capitaux, n'entrevoit pas une ruée de clients.

«La différence entre 16 Mbit/s et 10 Mbit/s, ou 16 et 5 Mbit/s est minime par rapport à ce que tu vois sur ton ordinateur. La majorité des gens sont très satisfaits avec 5 Mbit/s», a fait valoir M. Henderson, joint à Toronto.

«Je m'attends à ce que Vidéotron continue à faire un peu mieux à cause des offres groupées qu'il fait en combinaison avec sa téléphonie numérique», a poursuivi l'analyste.

Selon M. Henderson, Internet 16 Mbit/s constitue surtout un outil de marketing de la part de Bell, «juste pour montrer qu'ils peuvent concurrencer Vidéotron».

Cette semaine, Bell a aussi commencé à offrir une connexion à 10 Mbit/s pour 65 $ par mois, dans quelques territoires de l'île de Montréal.

Les deux services à très haute vitesse de Bell seront lancés progressivement ailleurs à Montréal et à Toronto au cours des prochains mois.

Par ailleurs, Vidéotron s'apprête à dévoiler un service Internet encore plus rapide que 16 Mbit/s, a-t-on appris hier. «Cette promesse-là sera tenue très rapidement», a affirmé Isabelle Dessureault, porte-parole de la filiale de Quebecor.

Mme Dessureault a refusé de préciser la vitesse et le tarif auquel sera proposé le nouveau service.