Le PDG de Sony, l'Américain Howard Stringer, a admis lundi que la future console PlayStation 3 (PS3) sera plus chère que les produits concurrents, mais il assume cette stratégie «risquée», vantant le potentiel technique du produit.

Le PDG de Sony, l'Américain Howard Stringer, a admis lundi que la future console PlayStation 3 (PS3) sera plus chère que les produits concurrents, mais il assume cette stratégie «risquée», vantant le potentiel technique du produit.

«Le prix de la PS3 (à partir de 499 dollars américains) est certes élevé, mais son potentiel aussi», a-t-il souligné lundi à Tokyo lors d'une rencontre avec la presse.

«Les premiers clients vont payer pour le potentiel, plus que pour l'usage immédiat. Par exemple les premiers jeux qui sortiront n'emploieront qu'une partie de ce potentiel, mais ce ne ne sera plus vrai dans deux ans», a expliqué le responsable qui fête sa première année à la tête du groupe,

«C'est une stratégie à hauts risques, comme chaque fois que l'on propose une nouvelle invention. Et nous devons passer par cette première phase. Mais si la PS3 démontre son potentiel, je crois que plus personne ne se posera de questions sur son prix par rapport au produit de Nintendo ou à l'Xbox 360 de Microsoft», a poursuivi M. Stringer.

La PS3 sera lancée mondialement début novembre.

Le PDG du groupe s'est appuyé sur des arguments similaires pour justifier l'optimisme de Sony quant à son format d'enregistrement Blu-Ray pour les éditions de films sur DVD en haute-définition.

M. Stringer a mis en avant la capacité d'enregistrement de 50 Gigaoctets (Go) en double couche du Blu-Ray, également soutenu par Matsushita, contre 30 Go pour le format concurrent HD-DVD de Toshiba et NEC.

«Nous voyons un changement du côté des studios de cinéma: ils se rendent compte que la capacité de 50 Go, jugée luxueuse il y a deux ans, est désormais une nécessité, car ils en auront besoin pour proposer des DVD haute-définition avec au moins deux langues et un son multi-canal», a assuré M. Stringer.

«Quand vous proposez une nouvelle technologie, est-ce dans le but d'effectuer une transition vers quelque chose de moins cher, ou est-ce avec l'idée de faire un saut qualitatif viable à long terme?», a-t-il répondu aux arguments de Toshiba et NEC qui insistent sur les faibles coûts de création/enregistrement du HD-DVD par rapport au Blu-Ray.

L'ex-journaliste américain, qui a lancé en 2005 une vaste restructuration qui prévoyait la suppression de 10 000 emplois et la liquidation de onze sites de production d'ici mars 2008, estime que le plan suit son cours annoncé.

Le PDG souhaite en outre revitaliser la société en faisant en sorte que les jeunes ingénieurs puissent davantage participer aux processus de décision.

Son bras droit et patron de l'électronique, Ryoji Chubachi, a par ailleurs indiqué que si les caméscopes haute-définition, les appareils photos numériques et les téléviseurs LCD (gamme «Bravia») enregistraient des ventes parfois supérieures aux attentes initiales, l'audio-portable était encore convalescent.

«Au Japon, la nouvelle série de Walkman est bien accueillie» mais elle a moins de succès à l'étranger ou l'iPod d'Apple domine, a reconnu M. Chubachi pour qui le problème initial provient de la «mauvaise articulation entre le matériel et les logiciels».

Le No2 de Sony a insisté sur l'importance que Sony devait désormais accorder aux logiciels, et en conséquence sur la nécessité de modifier les procédés de conception et de fabrication des produits, en se préoccupant davantage des besoins du client.