Un commis de l'accommodation Couche-Tard de Saint-Émile aurait cloné au moins 800 cartes de guichet automatique. Ce qui fait de ce cas de fraude le plus important du genre à s'être déroulé dans la région de la capitale.

Un commis de l'accommodation Couche-Tard de Saint-Émile aurait cloné au moins 800 cartes de guichet automatique. Ce qui fait de ce cas de fraude le plus important du genre à s'être déroulé dans la région de la capitale.

La police de Québec enquête sur cette affaire qui a connu son dénouement au cours des derniers jours.

«Nous avons été mis au courant en fin de semaine. Des gens se sont fait vider leur compte bancaire», mentionne l'agent Sylvain Boisvert.

Le modus operandi est bien connu. L'employé d'un commerce clone les cartes grâce à un discret appareil dissimulé sous le comptoir. Il peut aussi trafiquer la manette utilisée par le client. Il prélève ainsi les renseignements contenus sur la bande magnétique de la carte. Cette dernière est ensuite clonée.

Les retraits s'effectuent seulement quelques mois plus tard pour brouiller les pistes, habituellement dans un endroit éloigné du lieu de clonage. Ça peut être aussi loin que Montréal.

Dans ce cas-ci, le clonage s'est fait pendant les mois de mars et d'avril, confirme Marc Chapleau, porte-parole des caisses Desjardins. Les détenteurs d'une carte d'autres institutions peuvent aussi être touchés.

Les fraudeurs privilégient la fin de semaine pour retirer l'argent des guichets. Idéalement, ils font le premier retrait maximal autorisé sans date de naissance le vendredi à minuit moins 10. Un second retrait est fait le samedi. Enfin, un troisième le dimanche. Et pourquoi pas un quatrième le lundi aux petites heures du matin. L'établissement financier n'est mis au courant de la fraude qu'à l'ouverture le lundi.

Cette histoire en rappelle une autre survenue en 2004 au restaurant Nickel's de Limoilou où un employé avait cloné quelque 500 cartes. Le montant de la fraude était alors estimé à 750 000$. Dans le pire des cas, celle-ci pourrait s'élever au-delà du million de dollars.

Aucune arrestation

Denise Deveau, porte-parole d'Alimentation Couche-Tard ne pouvait confirmer hier si l'employé à l'origine de la fraude travaillait toujours pour la chaîne. Aucune arrestation n'a encore eu lieu.

D'autre part, elle affirme que l'appareil utilisé n'est plus en fonction. De plus, la sécurité sera bientôt augmentée dans toutes les succursales de la province. «Nous sommes à finaliser d'ici la fin de la semaine la tournée des dépanneurs pour sécuriser davantage les manettes.»

Tous les détenteurs d'une carte clonée n'ont pas été floués. Desjardins a désactivé les 800 cartes par mesure préventive.

Pour les fraudeurs, l'âge d'or du clonage de cartes tire peut être à sa fin. Dès 2008, arriveront sur le marché les premières cartes à puce, plus difficiles à contrefaire.