Le concepteur de logiciels Toon Boom Animation a le vent dans les voiles. Après avoir signé des contrats en Chine et en Inde, voilà que l'entreprise fait une acquisition en France.

Le concepteur de logiciels Toon Boom Animation a le vent dans les voiles. Après avoir signé des contrats en Chine et en Inde, voilà que l'entreprise fait une acquisition en France.

Toon Boom vient de mettre la main sur l'entreprise Pegs'n Co., de Paris. Cette dernière est considérée comme le troisième joueur en importance parmi les concepteurs de logiciels pour les dessins animés en deux dimensions (2D).

Elle a vendu 763 droits d'utilisation de ses produits en France, en Corée et en Chine, comparativement à 2500 pour Toon Boom, qui serait le leader mondial.

«Notre objectif est de consolider le marché», a expliqué Pierre Ravary, vice-président, finance, de Toon Boom. La PME de Montréal, maintenant rentable, veut faire croître son chiffre d'affaires de 20 à 25 % par année pour le faire passer de 5 millions de dollars en 2005 à 15-20 millions d'ici cinq ans.

Première acquisition

Pour Toon Boom, il s'agit d'une première acquisition depuis ses débuts en 1994. La technologie de Pegs'n Co. viendra compléter la sienne. Les modules de Pegs'n Co. comprennent la numérisation, la coloration, les effets spéciaux et l'édition de caméra, notamment. Toon Boom a payé environ un million de dollars pour Pegs'n Co, dont le chiffre d'affaires en croissance avoisine les 500 000 $ par année. Toon Boom conservera le bureau de Paris, qui compte quatre employés.

Cette acquisition vient s'ajouter à deux nouveaux contrats en Inde et en Chine. Le mois dernier, Toon Boom a signé un contrat de 300 000 $ avec Toonz Animation India, de l'Inde.

En mars, elle s'est entendue avec le réseau télévisé public de Chine (CCTV) pour un contrat de 500 000 $. La CCTV est un client de longue date de Toon Boom, qui ajoute à ses produits le logiciel Harmony, qui permet de faire de l'animation 2D de façon entièrement numérique (aucun papier).

Dans ce marché numérique, Toon Boom affronte le géant Macromedia et son produit Flash. Toon Boom est le principal acteur dans le marché 2D traditionnel (dessins papiers numérisés), mais se retrouve face à Flash pour le 100 % numérique.

Les clients de Macromedia utilisent surtout les outils Flash pour leurs sites Internet, ce qui fait dire à M. Ravary que Macromedia est un concurrent par défaut dans le marché télévisé. Macromedia a dernièrement été acquis par Adobe Systems pour 3,4 milliards de dollars US.

The Simpsons

Parmi les principaux clients de Toon Boom, on retrouve Disney, Universal Studios, Dream Works et Film Roman.

Ce dernier vient d'ailleurs de s'entendre avec Toon Boom pour lui acheter de nouveaux droits d'utilisation pour produire le film The Simpsons.

Bref, Toon Boom a le vent dans les voiles, au grand plaisir de ses actionnaires.

L'entreprise est principalement détenue par Nelvana (Corus Entertainment), Innovatech et le Fonds d'investissement de la culture et des communications.

Un problème

L'internationalisation de Toon Boom pose un beau problème à l'entreprise. Ses clients d'Asie (50 %), d'Amérique du Nord (35 %) et d'ailleurs l'obligent à communiquer en plusieurs langues. La langue maternelle de ses employés est donc un atout à l'embauche.

Ainsi, la quarantaine d'employés s'expriment en 10 langues différentes, dont le chinois, le coréen, l'allemand, l'espagnol, l'anglais et le français.

La ténacité de Toon Boom lui a valu trois nominations au récent gala des OCTAS, qui récompense les entreprises multimédia du Québec.

Elle a gagné l'OCTAS dans la catégorie multimédia éducatif, pour son produit Toon Boom Studios, utilisé dans 250 écoles. Les deux autres nominations étaient dans la catégorie réussite commerciale et innovation technologique.