La moitié des ordinateurs portables du pays se vendent en magasin, et Lenovo veut y débarquer. En se faisant connaître, cette fois, sous son vrai nom.

La moitié des ordinateurs portables du pays se vendent en magasin, et Lenovo veut y débarquer. En se faisant connaître, cette fois, sous son vrai nom.

Un an après avoir avalé la division des micro-ordinateurs (PC) d'IBM, l'entreprise chinoise mise sur une stratégie à double marque: conserver le logo IBM pour le marché des grandes entreprises où elle est déjà bien implantée et percer celui des plus petites avec la marque Lenovo.

«Nous commençons à regarder le commerce de détail comme un canal pour vendre nos produits. Nous visons ce marché de façon très agressive», a confié hier le président de Lenovo Canada, Murray Wright, en entrevue à LaPresse Affaires. «Nous croyons qu'il y a une multitude de petits entrepreneurs que nous ne pouvions pas atteindre car nous n'avions pas de produit pour eux. Maintenant que nous les avons, nous allons pouvoir profiter des occasions. Nous avons maintenant des ordinateurs Lenovo à moins de 1000$, ce que nous n'avions pas avant», dit M. Wright.

Lenovo offre déjà ses nouveaux ordinateurs sur les tablettes des magasins Staples et CompuSmart dans le cadre de deux projets pilotes. M. Wright refuse toutefois de dévoiler quand ils seront distribués à grande échelle dans les commerces. «Nous voulons nous assurer d'avoir une base solide avec Staples (Bureau en gros) et CompuSmart. Nous n'avons pas d'expérience dans le détail et nous allons apprendre au fur et à mesure», explique-t-il.

Ces produits destinés aux particuliers et aux petits entrepreneurs seront commercialisés sous la marque Lenovo. «Mais pour l'instant, nous voulons nous assurer qu'elle est rattachée aux produits ThinkPad d'IBM», explique M. Wright. Quant aux ordinateurs destinés aux grandes entreprises, M. Wright estime que le logo d'IBM y figurera encore «plusieurs, plusieurs années». «Avec le temps, nous voulons établir la marque Lenovo. Mais pour l'instant, l'héritage de notre compagnie, c'est IBM.»

Décalage horaire

Il y a maintenant un an que la firme chinoise a mis la main sur la division des PC d'IBM. La transaction, d'une valeur de 1,75 milliard de dollars américains, représente la plus importante acquisition d'une société chinoise à l'étranger. Elle a fait de Lenovo le troisième fabricant mondial de PC après Dell et Hewlett-Packward.

«C'est une histoire unique. Une histoire qui sera probablement étudiée dans les universités prochainement», prédit M. Wright. L'entreprise a conclu le premier trimestre de 2006 avec un chiffre d'affaires en hausse de 317% par rapport à la même période l'an dernier, voyant son bénéfice d'exploitation bondir de 81%.

«Je crois que l'entreprise a fait un incroyable boulot d'intégration, estime aujourd'hui M. Wright. Pensez aux défis auxquels nous avions à faire face il y a 12 mois. Nous avions deux entreprises culturellement très différentes.» Mais le choc des cultures, selon M. Wright, ne s'est pas produit. À tel point que lorsqu'on l'interroge sur les différences entre les façons de travailler des Chinois et des Nord-Américains, il mentionne... le décalage horaire.