Choisir ses DVD, les recevoir par la poste ou aller les chercher dans un semblant de guichet automatique. Commander les films sur Illico ou Bell ExpressVu. Les cinéphiles peuvent maintenant louer des films de plusieurs façons. Bientôt, ils pourront même télécharger leur film dans Internet. Moins gênant si c'est un film porno...

Choisir ses DVD, les recevoir par la poste ou aller les chercher dans un semblant de guichet automatique. Commander les films sur Illico ou Bell ExpressVu. Les cinéphiles peuvent maintenant louer des films de plusieurs façons. Bientôt, ils pourront même télécharger leur film dans Internet. Moins gênant si c'est un film porno...

Vous commandez des DVD dans Internet. Deux jours plus tard, ils atterrissent dans votre boîte aux lettres avec une enveloppe de retour affranchie. Vous gardez King Kong et La Neuvaine à la maison aussi longtemps que vous voulez, sans frais de retard. Pour le retour, vous n'avez qu'à déposer les DVD dans la boîte aux lettres

C'est simple, et pas plus cher que de louer le même film au club-vidéo. Au Canada, il existe une quinzaine de clubs vidéo virtuels. Ils sont répertoriés au www.onlinedvdrentalguide.ca. Comme la loi sur le bilinguisme ne s'applique pas aux sites Internet, seulement quelques services sont offerts en français, dont zip.ca, dvdzap.ca et starflix.com.

«Le marché de location vidéo en ligne prend de l'ampleur au Canada, mais il est plus établi aux États-Unis, indique Julianne Chacra, directrice des ventes chez Starflix.ca. Il faut regarder l'évolution des statistiques des gens qui ont un ordinateur à la maison et qui sont à l'aise avec les achats en ligne. »

Starflix.ca existe depuis deux ans et demi. À l'heure actuelle, il compte quelque 20 000 membres, qui peuvent choisir parmi 30 000 titres. Son concurrent, Zip.ca, affirme avoir «la plus grande sélection», avec plus de 53 000 titres. Environ 30 000 personnes sont abonnées au service. Près de trois fois plus qu'en février 2005 (11 000).

Faibles coûts

Premier avantage de louer ses films en ligne? Le coût.

Chez Zip.ca, par exemple, la formule «moyenne» est de 24,95$ par mois. On peut louer jusqu'à 11 DVD, à raison d'un maximum de quatre par envoi. Chaque DVD supplémentaire coûte 2,95$. Starflix.ca offre le même forfait, sauf que le nombre de locations mensuel est illimité. Comme pour tous ses concurrents, les services postaux sont gratuits.

Le deuxième ? «Ne pas avoir à sortir dehors avec ses enfants à -20 degrés Celsius, tout en évitant les achats de bonbons et les frais de retard», souligne Mme Chacra. Et finalement, le grand choix de sélections par rapport aux clubs vidéo (5000 titres en moyenne). Chez Zip.ca, il y a un mot d'ordre. «Si un seul membre demande un titre, on l'ajoute, dit le président, Rick Anderson. En anglais, on dit The Long Tail.»

L'éditeur du magazine Wired, Chris Anderson (même nom de famille, ne pas confondre), a introduit cette expression en octobre 2004. Elle réfère au fait que la demande est très forte pour la «queue infinie» de contenus culturels numérisés disponibles dans Internet. Anderson a fait remarquer que 57% des recettes d'Amazon proviennent de la vente de titres qu'on ne retrouve pas dans les librairies traditionnelles. Aux États-Unis, 80% des titres loués sur Netflix ne figurent pas parmi les 3000 films les plus loués chez Blockbuster

Un guichet automatique

Chez Zip.ca et Starflix.ca, trois centres de distribution desservent le territoire canadien. Résultat: moins d'employés et de loyer à payer.

Videoself profite aussi de cette économie. Le service qu'il propose est à mi-chemin entre les clubs vidéo en ligne et traditionnels. On réserve son film en ligne, puis on va le chercher dans l'une des succursales. On ne fait pas affaire à des employés, mais à un genre de guichet automatique. Les prix des locations sont variables, et les guichets - qui enferment de 1400 à 2300 titres - sont accessibles 24 heures sur 24. L'avantage: on ne peut pas repartir bredouille si on a fait son choix par Internet.

Au Québec, on compte 65 succursales, indique Maurizio Rota, qui, avec son associé, a exporté le service d'Europe (très populaire là-bas, vu le manque d'espaces commerciaux). Videoself vient de signer une entente avec les épiceries IGA, annonce-t-il.

Je veux voir mon film maintenant!

Le plus paresseux des cinéphiles, celui qui ne veut ni sortir de la maison ni attendre, peut commander des films avec Illico et Bell Express Vu. «Contrairement aux services tels Super Écran et Viewers Choice, l'abonné regarde le film quand il veut. La Constance du jardinier ne commence pas absolument à 19h30», explique Isabelle Dessureault, directrice générale Affaires corporatives et communications chez Vidéotron.

Le choix est plus restreint. Illico a une banque de 1100 titres, dont 650 sont des films (4,99$ pour une nouveauté). Vu les droits à payer, le service n'est pas rentable pour Vidéotron. «Pour nous, la vidéo sur demande est un service à valeur ajoutée qui nous distingue de la compétition.»

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