Le concepteur de logiciels Intuit Canada, d'Edmonton, a augmenté son personnel de 52 % depuis un an et la compagnie veut encore ajouter de 150 à 200 emplois, en Alberta ou à Montréal.

Le concepteur de logiciels Intuit Canada, d'Edmonton, a augmenté son personnel de 52 % depuis un an et la compagnie veut encore ajouter de 150 à 200 emplois, en Alberta ou à Montréal.

Yves Millette, président et chef de la direction d'Intuit Canada, déclare que le plus important fabricant et distributeur au pays de logiciels d'impôts et de gestion de PME pourrait ainsi connaître une croissance encore plus rapide et diversifier sa gamme de produits. Les candidats viendront du Canada, y compris de Montréal.

La filiale canadienne d'Intuit, de San Diego, en Californie, «connaît des résultats très solides, dont au Québec, et le nombre de ses employés a grimpé de 250 à près de 400 depuis un an. Mon défi, c'est d'en trouver d'autres: des ingénieurs informatiques, des gestionnaires, des leaders», dit-il.

Le recrutement

Le président tente pour l'instant de recruter des travailleurs pour Edmonton, mais à compter de l'an prochain, ce sera pour Montréal, ou Waterloo en Ontario, ou Vancouver, car la compagnie veut ouvrir une succursale dans une de ces villes.

«Il y aurait un avantage à ouvrir à Montréal pour mieux comprendre le marché du Québec et être proche des clients. L'investissement s'élèverait à quelques millions de dollars, mais ce n'est pas grave car Intuit Canada en a les moyens», dit-il.

Yves Millette n'écarte pas, par contre, la possibilité de demander l'aide du gouvernement pour créer des emplois.

«C'est sûr que la Colombie-Britannique, l'Alberta et l'Ontario seraient intéressés, mais Intuit possède déjà son siège social et des bureaux à Edmonton et Calgary.» À Sherbrooke, Intuit exploite un centre d'appels pour l'ensemble du Canada.

De nombreux Québécois travaillent déjà pour Intuit en Alberta «et ne veulent pas revenir au Québec, en raison de la croissance économique albertaine et de son faible niveau de taxes. La compagnie paiera sans doute de meilleurs salaires qu'au Québec aux nouveaux employés, lance le président. Mais encore faut-il les trouver et les garder. Les jeunes veulent apprendre des choses et faire carrière», dit-il.

Né à Québec, Yves Millette a fait carrière ailleurs au Canada et aux États-Unis, notamment à titre de vice-président et directeur général d'Eastman Kodak. Il occupe la présidence d'Intuit pour le Canada et pour le Royaume-Uni depuis deux ans.

Intuit est le leader au Canada et au Québec avec ses logiciels d'impôts (ImpôtRapide, ImpôtRapideWeb), de gestion de PME (Quicken, Quickbooks-SuccèsPME) et de finances personnelles. Ces produits sont vendus par Internet, par téléphone et dans des magasins comme Bureau en gros, Costco, Best Buy et Future Shop.

Les concurrents, nombreux, comprennent Dr Tax, de Montréal, mais Intuit va tout de même mieux au Québec qu'ailleurs au pays.

«La compagnie réalise 28 % de ses ventes canadiennes au Québec», affirme le président.

Le marché

Puisque quatre contribuables sur 10 utilisent des logiciels pour faire leurs déclarations de revenus, 60 % du marché reste à développer, souligne Yves Millette.

Les PME constituent le moteur de la croissance d'Intuit au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Québec, même si seulement 40 % d'entre elles achètent ses logiciels.

Les autres font leur gestion à la mitaine, dit le président.

Au Royaume-Uni, Yves Millette a fermé sa division de logiciels d'impôts car la plupart des Britanniques se fient au gouvernement pour leurs déclarations de revenus.

Les affaires ont par contre bondi dans les logiciels de gestion des PME, affirme le président.