Savoir où l'on se trouve à tout moment, trouver le restaurant le plus proche et ne plus jamais se perdre en chemin: le système de navigation GPS, qui a d'abord équipé les voitures, connaît un essor fulgurant en Europe et se transforme en machine à tout faire.

Savoir où l'on se trouve à tout moment, trouver le restaurant le plus proche et ne plus jamais se perdre en chemin: le système de navigation GPS, qui a d'abord équipé les voitures, connaît un essor fulgurant en Europe et se transforme en machine à tout faire.

«Actuellement le taux de pénétration est de 10% dans les plus grands pays européens, et nous y attendons 50 à 80% de croissance de notre chiffre d'affaires en 2006», explique à l'AFP Eric Pité, responsable produits du néerlandais Tomtom, leader du secteur avec 60% du marché européen, à l'occasion du salon mondial hightech CeBIT, à Hanovre (nord).

«Le marché est en plein boom et l'Europe a un an et demi d'avance par rapport aux Etats-Unis en termes de pénétration», ajoute-t-il.

Technologie mise au point par l'armée américaine, le GPS a été «ouvert» au public en 2000 et a d'abord équipé les voitures et les PDA (assistants personnels), avant de s'intégrer à certains téléphones mobiles ou dans des navigateurs portables spécifiques.

S'il a séduit en premier les professionnels, notamment les chauffeurs de taxis et les livreurs, il devient désormais un objet grand public: en 2006, il devrait s'en vendre environ 8 millions d'exemplaires en Europe.

Mais le simple «guidage» ne suffit plus: aujourd'hui, ces boussoles modernes proposent aussi de vous conseiller un restaurant, de vous éviter les embouteillages, de vous donner les prévisions météo ou de se transformer en guide touristique.

Le fabricant français de pneus Michelin, célèbre pour ses cartes routières, ne pouvait pas rater l'occasion, et, après avoir lancé son premier navigateur portable en novembre, propose au CeBIT un modèle évolué, qui intègre les informations trafic, son guide d'hôtels-restaurants et son guide touristique.

«On veut toucher une cible qui bouge beaucoup en voiture, notamment pour des raisons professionnelles», indique Michel Georges, porte-parole de ViaMichelin Europe, filiale du groupe, qui vise 12% de part de marché sur les navigateurs dédiés.

En clair: l'homme d'affaires, qui peut donc se permettre de mettre au moins 350 euros dans un tel objet, le prix moyen d'entrée de gamme.

«C'est vrai qu'on est sur une clientèle aisée, mais ça a tendance à se démocratiser», assure-t-il.

Comme dans d'autres secteurs, le potentiel de croissance a attiré beaucoup d'entrepreneurs, et la concurrence acharnée fait baisser les prix peu à peu.

«Sur ce marché, il y a plus de cent modèles et plus de quarante marques!», remarque Eric Pité, qui estime que «les fabricants ne vont pas tous être capables de survivre».

Le GPS devrait donc se faire plus abordable, tout en multipliant ses usages. Au CeBIT, le Taïwanais StarsNav propose ainsi un «personal tracker» (pisteur personnel), petit appareil que les enfants ou les personnes âgées peuvent transporter avec elles et qui permet de les localiser si elles s'égarent.

«On détermine une zone, par exemple 500 mètres autour de la maison, et si la personne en sort, alors un message est immédiatement envoyé sur le mobile des parents, du fils, etc.», précise Andy Yang, directeur de l'entreprise.

Autre utilisation, que propose le constructeur automobile BMW sur certains de ses modèles: «si vous avez un accident et que vos airbags se déclenchent, le GPS envoie la position de la voiture à un centre d'appels qui se charge de prévenir la police et l'ambulance», explique Richard Jacobi, membre du bureau d'études de BMW dédié à ce système.