Il n'est pas si loin le temps où la craie et le tableau, le rétroprojecteur et les transparents, ou la cassette vidéo et le magnétoscope étaient les principales «technologies» qui servaient de support à la pédagogie dans les classes du primaire et du secondaire. Maintenant, l'ordinateur fait aussi partie du «mobilier» des écoles. Mais qu'apporte-il de plus?

Il n'est pas si loin le temps où la craie et le tableau, le rétroprojecteur et les transparents, ou la cassette vidéo et le magnétoscope étaient les principales «technologies» qui servaient de support à la pédagogie dans les classes du primaire et du secondaire. Maintenant, l'ordinateur fait aussi partie du «mobilier» des écoles. Mais qu'apporte-il de plus?

Sonia Lefebvre initie les futurs enseignants à l'utilisation pédagogique des technologies. Professeure au Département des sciences de l'éducation à l'Université du Québec à Trois-Rivières, elle considère qu'il faut voir l'ordinateur comme un complément. «L'ordinateur n'est pas l'outil miracle, la panacée. Il ne révolutionnera pas l'enseignement. Tout seul, l'ordinateur ne fera rien», déclare-t-elle.

La professeure fait remarquer que la réforme dans le secteur de l'éducation met l'accent sur le développement de compétences, et particulièrement des fameuses compétences dites transversales. Une de celles-ci porte sur l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Mais le recours à l'ordinateur doit s'inscrire dans un contexte, dans une visée déterminée.

Mme Lefebvre accorde le crédit aux enseignants qui ont à élaborer des activités pédagogiques utilisant les nouvelles technologies. La spécialiste distingue trois utilisations de l'ordinateur en classe, soit les logiciels didacticiels, les logiciels outils, et Internet.

Les logiciels didacticiels de base sont axés sur les exercices, par exemple en français (grammaire, accords de verbes...) ou en mathématiques, un peu à la manière des cahiers d'exercices traditionnels. Dans la catégorie des logiciels outils, Mme Lefebvre place notamment les programmes de traitement de texte ou les tableurs.

«Ces logiciels peuvent développer des habiletés de haut niveau comme l'analyse, la synthèse, la révision», explique-t-elle. Un élève habile avec le traitement de texte peut aisément retravailler son texte, porter plus d'attention à sa structure. Les fonctions de déplacements de mots et de blocs, et la facilité avec laquelle on peut ajouter ou enlever du texte favorisent sa révision et ultimement, sa qualité.

Enfin, l'utilisation d'Internet peut également enrichir les apprentissages des jeunes. «Internet peut aider à développer des compétences informationnelles, à rechercher efficacement de l'information. Et comme compétences de l'ordre de la communication, il permet de correspondre entre les classes, entre les écoles. Les jeunes peuvent aussi écrire à un expert, à une personne ressource», cite la professeure.

Les nouveaux enseignants sont initiés à l'utilisation des technologies dans leur pratique quotidienne, et sont invités à proposer des activités intégrant ces outils. En fait, sans transformer l'enseignement du tout au tout, les nouvelles technologies peuvent se présenter comme des appoints à la transmission d'un savoir.

Des matières comme les sciences de la nature peuvent profiter de l'outil informatique. Mme Lefebvre donne l'exemple de l'étude du cycle de l'eau ou du processus de la photosynthèse. Les démonstrations animées, à l'ordinateur, peuvent donner une meilleure idée de ces phénomènes que les classiques dessins dans les livres pédagogiques.

On pourrait penser que les enfants qui vivent des problèmes d'apprentissage seraient encore plus rebutés par l'école lorsque confrontés à l'utilisation des technologies. Au contraire, Mme Lefebvre indique que certains enfants aux prises avec un trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) peuvent même en bénéficier.

«L'ordinateur peut les aider, avec toutes ses possibilités de son, d'animation. Ça permet de capter l'attention des enfants et de garder leur intérêt», remarque Mme Lefebvre.