Le monde de l'informatique doit relever un défi dans le domaine de la main-d'oeuvre: recruter davantage de femmes. Celles-ci ont déjà tenu le haut du pavé, mais leur présence sur les bancs d'école a radicalement diminué au cours des deux dernières décennies.

Le monde de l'informatique doit relever un défi dans le domaine de la main-d'oeuvre: recruter davantage de femmes. Celles-ci ont déjà tenu le haut du pavé, mais leur présence sur les bancs d'école a radicalement diminué au cours des deux dernières décennies.

Coordonnateur du département d'informatique au Cégep de Sainte-Foy, Jean-Pierre St-Pierre se rappelle une époque où l'on voyait plus de jupes que de pantalons dans les classes: «Quand je suis arrivé au collège, en 1983, plus de la moitié des étudiants inscrits en informatique étaient des filles. C'est à peine croyable en comparaison de ce qu'il en est aujourd'hui.»

Selon le professeur, trois facteurs expliquent ce phénomène. D'abord, l'arrivée de la micro-informatique au milieu des années 1980. «Les gens craignaient de manipuler de l'équipement électronique. C'était une fausse image, mais les femmes n'étaient pas attirées par les questions de «pitons», dit-il. Ensuite, les orienteurs scolaires ont dirigé plusieurs femmes vers les programmes de secrétariat parce qu'ils permettaient aussi de travailler sur ordinateur. Enfin, le phénomène des jeux vidéo a éloigné les filles de l'informatique. L'image populaire voulait que ceux-ci soient plutôt une «affaire de gars».

L'attrait des métiers traditionnels y a aussi été pour quelque chose, d'après Sylvie Gagnon, directrice générale de Technocompétences, un organisme de soutien à la main-d'oeuvre dans les technologies de l'information. «Le domaine de la santé a présenté une foule d'occasions de carrière pour les femmes. Il est clair qu'il est moins facile de leur vendre les métiers de l'électronique que les professions en médecine», explique-t-elle.

Un nouveau visage

L'industrie de l'informatique doit donc affronter plusieurs préjugés si elle espère regarnir ses rangs. «Les gens ne savent plus trop en quoi consiste le métier d'informaticien. Pourtant, on a dépassé le stade du gars qui fait de la programmation seul dans son sous-sol. D'ailleurs, nous ne manquons pas seulement de filles dans les études en informatique: nous avons beaucoup de demandes de stage de la part de divers employeurs, mais pas assez d'étudiants pour y répondre», explique M. St-Pierre. La face de l'informatique a changé: «De plus en plus, on cherche des gens spécialisés dans la gestion du changement, dans les études de projets et dans les relations interpersonnelles en affaires, tous domaines pour lesquels les femmes sont souvent douées», déclare Mme Gagnon.

Pourtant, quelques signes permettent un certain optimisme. Par exemple, la compagnie informatique Insight note une augmentation du nombre de candidatures féminines aux postes de direction des comptes. Insight, une entreprise américaine, est un des plus importants fournisseurs mondiaux de services et de solutions en technologie et elle dessert les entreprises, les gouvernements et les organismes d'enseignement à travers les États-Unis et le Canada. Insight réunit une vaste gamme de plus de 200 000 produits TI de marques connues, que ce soit en matériel, en logiciels ou en périphériques, y compris une ligne de services personnalisés pour répondre aux besoins précis des acheteurs de technologie.

Insight mise sur son milieu de travail dynamique, sa large gamme d'avantages sociaux et son Université Insight pour attirer davantage de femmes au sein de son entreprise. «La tendance actuelle montre qu'il y a de plus en plus de femmes qui osent se lancer dans ce milieu, alors qu'il leur faisait peur avant», affirme d'ailleurs Jennifer Centeno, spécialiste des gens et du développement chez Insight.

Enfin, selon M. St-Pierre, il faut des interventions dans les écoles pour intéresser les étudiantes à ce secteur. C'est pourquoi, le 18 février prochain, l'École polytechnique de Montréal organisera une journée Les filles et les sciences, un duo électrisant. Cette activité permettra aux jeunes de rencontrer des femmes qui travaillent dans le domaine des sciences et des technologies.

Les entreprises qui recrutent

BCECS (Famille Bell)

https://www.bell.ca/emplois

Ericsson Canada inc.

https://www.ericsson.ca

EXFO inc.

https://www.exfo.com

Insight

https://www.insight.ca/satic/jobs/index.php

Consultez le site monemploi.com pour avoir les coordonnées complètes des entreprises. Ce texte est un extrait du Guide de l'emploi 2005/2006, publié par Septembre éditeur.