Chaque jour qui passe ne fait que confirmer un peu plus la rumeur: le face-à-face entre les nouveaux types de disques multimédias Blu-ray et HD-DVD, tant redouté par l'industrie du divertissement, aura finalement lieu dans une arène où le pardon n'existe pas : dans le foyer même des consommateurs.

Chaque jour qui passe ne fait que confirmer un peu plus la rumeur: le face-à-face entre les nouveaux types de disques multimédias Blu-ray et HD-DVD, tant redouté par l'industrie du divertissement, aura finalement lieu dans une arène où le pardon n'existe pas : dans le foyer même des consommateurs.

Les discussions entre ce qu'il convient désormais d'appeler les deux factionsSony, Philips et leur bande d'un côté, comprenant des sociétés comme Apple, Samsung et Walt Disney, contre Toshiba et Sanyo de l'autre, secondés de NEC et Microsoft, entre autres n'ont pas mené à la création d'un seul format de «super DVD», mais bien deux.

La plupart des grandes marques du secteur de l'électronique ont déjà sorti le drapeau blanc, en s'associant aux deux groupes. C'est le cas de Canon, Electronic Arts, Kenwood, Universal et Time Warner. Chez les consommateurs, le ton est plutôt celui de la rebuffade. Cette dualité dans le marché du disque optique risque de se buter à l'indifférence d'acheteurs déjà étourdis par toutes les possibilités déjà existantes en matière de stockage de données: cartes mémoire pour caméras numériques, DVD réinscriptibles, disques durs intégrés aux enregistreurs numériques, etc.

Comme le dit si bien l'Américain Ryan Block, reporter pour le populaire blogue spécialisé Engadget : «Après 35 années de développement du disque optique audiovisuel, nous voilà de retour au point de départ : deux entités avides de gros profits se livrent bataille et risquent de mettre la pagaille dans le monde de l'électronique domestique.»

Le Blu-ray plus populaire

Néanmoins, la venue de ces deux types de disques optiques sur le marché va probablement en mener quelques-uns à devoir faire un choix déchirant, au moment d'acheter un nouveau lecteur DVD pour le salon. Sur quoi se baser? La liste des studios cinématographiques associés à untel? Le prix des appareils? Celui des disques ?

On sait déjà que le DVD Blu-ray peut contenir plus de données que le HDDVD, permet d'enregistrer du contenu audiovisuel de haute définition (comme la TVHD) et devrait faire son entrée officielle au pays en même temps que la console de jeu PlayStation 3. Il est par ailleurs supporté par une très large majorité d'entreprises reconnues du divertissement. De son côté, le HD-DVD est plus abordable, puisqu'il ne devrait pas coûter tellement plus cher qu'un DVD ordinaire, et s'avère aussi simple à manipuler que ce dernier.

Placés devant toutes ces données, des consommateurs américains sondés par une firme spécialisée ont préféré à 58% le format Blu-ray de Sony, tandis que 26% des 1200 répondants ont choisi de s'abstenir, n'arrivant pas à se décider. Un maigre 16% ont déclaré qu'ils trouvaient le format HD-DVD plus attrayant. L'étude a été réalisée en juillet dernier.

«La perception générale est que le Blu-ray est plus appuyé par l'industrie du divertissement et mieux adapté aux jeux vidéo et à l'enregistrement de contenu», résume le directeur de l'étude, Mark Penn. Le prochain super DVD Comme si ce n'était pas assez, de nouveaux formats de disques optiques encore plus performants ont déjà passé le stade de la recherche initiale et pourraient voir le jour d'ici trois à cinq ans. C'est le cas du disque holographique, une technologie qu'appuient entre autres la société Hitachi, et le groupe Bayer, l'un des plus grands fabricants du plastique utilisé dans la composition des disques optiques.

«D'ici cinq à 10 ans, la mémoire holographique pourrait devenir une technologie grand public dominante», pense à ce sujet Gregory Huang, analyste pour le Massachussets Institute of Technology (MIT). «La croissance phénoménale des appareils électroniques, ces dernières années, peut être attribuée directement aux nouveautés en matière de mémoire informatique.» Le rythme auquel est soumis ce secteur de marché suggère une très courte durée de vie commerciale pour les deux nouveautés citées précédemment.

Le mensuel technologique du réputé MIT, Technology Review, a d'ailleurs fait du disque holographique la une de son numéro de juillet dernier. Développé par une entreprise de la Silicon Valley nommée In Phase et pouvant emmagasiner l'équivalent de 60 DVD, le disque holographique en question n'a comme seul risque d'échec que la rapidité avec laquelle l'industrie du divertissement évolue à ce chapitre.