Le marché mondial du fax, que l'on croyait sinistré par l'arrivée d'internet et du courrier électronique, demeure en croissance, ce qui a incité le Français Sagem (Groupe Safran), leader européen du secteur, à continuer à investir sur ce marché.

Le marché mondial du fax, que l'on croyait sinistré par l'arrivée d'internet et du courrier électronique, demeure en croissance, ce qui a incité le Français Sagem (Groupe Safran), leader européen du secteur, à continuer à investir sur ce marché.

«Les ventes de fax augmentent de 40% par an en Chine, et l'Inde est également un marché en forte croissance», explique ainsi le directeur général délégué de Sagem Communications, Patrick Sevian.

L'antique télécopieur, cet appareil qui convertit des documents en impulsions électriques pour les transmettre à un autre appareil, qui les reconvertira en document, est dans les pays occidentaux presque toujours intégré dans les fonctions des ordinateurs, ou des photocopieurs multifonctions. Mais en Chine, le fax est encore acheté pour lui même, en raison du coût encore prohibitif des ordinateurs, et des difficultés causées par l'alphabet chinois.

Dans les pays peu équipés, le fax est encore souvent de type «thermosensitif», utilisant ces papiers thermiques très fins qui ont tendance à s'enrouler sur eux-mêmes. Mais les fax dits à transfert thermique, qui impriment sur des feuilles de papier normal, gagnent rapidement du terrain, et Sagem a pour objectif de devenir le leader mondial de ces appareils.

Le groupe français s'est associé pour cela avec le chinois Guangdong Photar Digital and Electronics Co.Ltd., dans le but de créer une co-entreprise destinée à la production et à la commercialisation de fax grand public pour le marché chinois. «D'ici trois ans, nous produirons un million de télécopieurs par an rien que pour ce marché», indique M. Sevian.

Sagem est déjà leader européen des fax à transfert thermique avec près de 50% de parts de marché en Europe et plus de 70% en France.

Les ventes mondiales de fax sont évaluées à 20 millions d'unités par an, et sont en croissance régulière, au point que des groupes de haute technologie, comme les groupes japonais Canon et Ricoh ou coréen Samsung continuent à en vendre. Le Français Alcatel a depuis longtemps vendu son activité Fax, mais sa marque continue de s'afficher sur des appareils fabriqués en Chine.

La plupart des groupes informatiques, comme l'Américain Hewlett-Packard, ne vendent des fax qu'intégrés à un appareil multifonction, qui combine les fonctions d'imprimante, photopieuse, scanner et fax.

«Un fax n'est après tout qu'un scanner, qui sert à numériser le document, relié à une ligne téléphonique», explique Vianney Bernard, responsable des multifonctions chez Hewlett-Packard France, en rappelant que H-P a vendu l'an dernier 2,5 millions de multifonctions jet d'encre en France, et que ce marché devrait encore progresser d'au-moins 30% cette année. «Mais nous ne voulons surtout pas être absents du marché du fax, même si nous croyons qu'il vaut mieux proposer des équipements plus complets», ajoute-t-il.

En Europe, comme en Amérique du nord, les ventes de fax aux entreprises continuent à progresser, ce qui ne compense pas tout à fait la baisse des ventes de fax aux particuliers, en nombre de pièces vendues, mais surtout en valeur, en raison de la baisse régulière des prix.

Le marché européen représente quand même encore cinq millions de pièces vendues par an. D'autant que le fax, outre sa simplicité d'usage, précieuse pour tous ceux qu'effraient encore les ordinateurs, permet d'envoyer des documents signés et reconnus par la justice, alors que l'authentification des courriels n'est pas toujours reconnue.