L'année 2006 s'annonce belle pour les technologies de l'information et des communications (TIC), au Canada ou ailleurs. Les rares prévisions déjà faites par des centres d'études comme IDC Canada et Forrester Research promettent une croissance soutenue pour des marchés primaires essentiels, comme la vente de matériel informatique, l'intérêt renouvelé envers le contenu Web et les télécommunications. De nouvelles tendances pourraient connaître un essor comparable.

L'année 2006 s'annonce belle pour les technologies de l'information et des communications (TIC), au Canada ou ailleurs. Les rares prévisions déjà faites par des centres d'études comme IDC Canada et Forrester Research promettent une croissance soutenue pour des marchés primaires essentiels, comme la vente de matériel informatique, l'intérêt renouvelé envers le contenu Web et les télécommunications. De nouvelles tendances pourraient connaître un essor comparable.

L'accès gratuit à Internet dans les grands centres

Ça a démarré il y a quelques années par une guerre d'avocats entre la mairie de Philadelphie et les fournisseurs d'accès Internet (FAI), mais la sortie publique du maire de San Francisco, à l'automne 2005, a créé un effet boule de neige: son intention de déployer un réseau gratuit d'accès Internet à haute vitesse à travers sa ville a placé le maire Gavin Newsom au premier plan d'une tendance qui pourrait avoir un impact profond sur les nouveaux médias.

Déjà, plusieurs autres villes américaines se sont lancées dans la course pour être parmi les premières à offrir un tel service à leurs résidants. Dans l'optique de la nouvelle économie, cette manoeuvre permettra à ces précurseurs de mettre au point des produits et services qui pourraient par la suite être exportés à plus grande échelle.

À San Francisco, c'est la société Google qui s'est portée volontaire pour offrir un accès sans fil gratuit à toute la ville. «Pour San Francisco (et pour Google), ce sera une occasion de mettre au point de nouvelles applications et des services localisés en fonction d'où se trouve le consommateur», a résumé un porte-parole de Google, en octobre dernier.

À n'en pas douter, un centre métropolitain comme Montréal profiterait d'une telle initiative: les entreprises d'ici auraient un outil merveilleux (et gratuit!) pour mettre au point des appareils de communication de nouvelle génération. Cela aurait comme impact secondaire d'attirer de nouveaux résidants vers la ville: des gens d'affaires, des étudiants, etc.

La mesure d'impact du marketing Internet

L'entreprise qui trouvera une formule publicitaire sécuritaire et quantifiable pour le média que représente la Toile n'a pas encore vu le jour, mais celle-ci est déjà destinée aux plus hauts honneurs: chaque nouvelle génération de publicité Internet attire un nombre plus important d'annonceurs et le marché est toujours en quête d'un moyen sûr à 100 % permettant de mesurer l'impact du marketing fait par Internet.

La possibilité de voir des entreprises abuser frauduleusement des technologies de publicité par clic ou de publicité par nombre de visiteurs uniques pèse lourd sur la crédibilité d'Internet comme média publicitaire majeur.

Contrairement aux médias traditionnels, pour lesquels on a trouvé des méthodes de mesure d'impact qui semblent satisfaire tout le monde, de l'annonceur au diffuseur, en passant par l'agence qui les lie ensemble, les nouveaux médias demeurent encore difficiles à cerner. Quelle proportion des internautes cliquant sur une publicité achètent finalement de l'entreprise qui s'affiche? Quelle est la valeur d'un tel client potentiel? Voilà des questions qui, selon les experts, sont au coeur de l'énigme.

Le retour de la convergence

La solution réside peut-être dans cette troisième tendance, qui pourrait s'amorcer à nouveau en 2006. Les fabricants d'appareils électroniques constatent de plus en plus que le fait de vendre des produits étiquetés comme «branchés» ou cool, au design innovateur ou aux fonctions amusantes, ne suffit plus à attirer des clients en grand nombre. Il faut «intégrer les composantes de l'expérience numérique complète», résume en quelque sorte Forrester Research.

Autrement dit, il faut relancer la machine de la convergence. L'exemple d'Apple sert bien cette théorie: ce ne sont pas les seules formes attrayantes du baladeur numérique iPod qui en ont fait une société prospère de la nouvelle économie. C'est aussi le fait qu'Apple offre à son client une solution complète: elle lui vend le baladeur et la musique qui va avec, en plus de lui offrir l'ordinateur personnel et le logiciel qui permettent de faire fonctionner le tout ensemble, de façon assez simple.

«Les consommateurs sont obligés d'assembler eux-mêmes les différentes composantes de leur style de vie numérique, mais ils ne sont pas équipés pour le faire», constate Ted Schadler, vice-président de Forrester Research. «Le succès d'Apple ne repose pas que sur des produits cool, mais aussi sur le fait qu'elle ait reconnu le besoin des consommateurs pour un service intégré d'un bout à l'autre», dit-il.

Les revenus potentiels pour l'Amérique du Nord sont très alléchants pour les entreprises qui désireraient se lancer dans une telle aventure d'intégration: un marché d'au moins 13 milliards de dollars, d'ici 2010, juste pour les applications numériques comme la musique, la photo et la télé.