Ubisoft s'associe à l'Université Laval et aux cégeps de la région pour développer des programmes d'enseignement mieux adaptés à l'industrie du jeu vidéo.

Ubisoft s'associe à l'Université Laval et aux cégeps de la région pour développer des programmes d'enseignement mieux adaptés à l'industrie du jeu vidéo.

Ubisoft pourra ainsi collaborer à la création de nouveaux programmes, à la mise à jour de programmes existants, ou encore offrir des stages en entreprise. Elle offrira par ailleurs, 1 million $ en bourses, sur 10 ans, aux étudiants de ces institutions.

Contrairement à ce qu'Ubisoft fait à Montréal, l'enseignement sera offert à l'intérieur des cégeps et de l'Université plutôt que sur un «campus Ubisoft». La formation sera aussi disponible en régions, par l'entremise du réseau de l'Université du Québec.

«La formation est un secteur stratégique de notre industrie, mais elle ne relève pas de nos compétences», a indiqué le président d'Ubisoft, Martin Tremblay, en conférence de presse hier. «Ça prend des institutions qui prennent en main notre métier.» Il a ajouté que son entreprise investira 9 % de sa masse salariale dans la formation.

Martin Tremblay croit qu'il faudra «environ quatre ans avant de pouvoir vraiment dire que l'industrie est soutenue par le milieu de l'éducation». À terme, cela n'éliminera pas le besoin de formation en entreprise, mais cette période devrait être écourtée. «Cela demandera trois mois, au lieu de six à 12 mois actuellement.»

M. Tremblay a invité les autres joueurs de l'industrie «à se joindre à nous pour investir temps et argent dans la formation».

Concurrence

L'invitation ne tombait pas du ciel. Lundi, trois concurrents de Québec, Beenox, Humagade et Sarbakan, ont dénoncé les initiatives en formation d'Ubisoft, qui, selon eux, sont une façon de mettre la main sur la meilleure main-d'oeuvre. «Notre intervention était basée sur le campus Ubisoft de Montréal», a rappelé Dominique Brown, le président de Beenox.

La conférence de presse d'Ubisoft, hier, ne l'a pas complètement convaincu. «Je veux surtout que les maisons d'enseignement comprennent qu'en travaillant avec Ubisoft, elles n'ont qu'une seule vision de l'industrie.»

Auparavant

M. Brown affirme par ailleurs qu'Ubisoft se présente comme le leader du rassemblement de l'industrie, mais que ce mouvement existait avant. «Depuis deux ans, Technocompétence rassemble les membres pour faire évoluer l'industrie», note-t-il.

Il ajoute néanmoins que «beaucoup de gens (du milieu de l'éducation) ont retrouvé notre carte d'affaires ce matin (hier)».

Survie

Il ne fait pas de doute que la recherche de la meilleure main-d'oeuvre spécialisée est le fondement même de l'industrie du jeu vidéo. Pour Martin Tremblay, «c'est une question de survie.» Ubisoft, a-t-il souligné en entrevue, conçoit des jeux nécessitant des investissements de 10 à 15 millions $, presque autant pour la mise en marché, et qui sont distribués à travers 52 pays.

«Les gens qui joignent notre entreprise se positionnent sur un plan international, dit-il. Si on ne ne trouve pas les meilleurs, on ne pourra pas survivre.»