Qui n'a pas un jour été importuné par la sonnerie ou la conversation émanant d'un téléphone cellulaire. Signe des temps, les brouilleurs de portables sont à la mode sur le Web.

Qui n'a pas un jour été importuné par la sonnerie ou la conversation émanant d'un téléphone cellulaire. Signe des temps, les brouilleurs de portables sont à la mode sur le Web.

Il y a peu de temps, la planète fêtait son milliardième téléphone portable. Au Canada, selon Statistique Canada, il y aurait une quinzaine de millions de téléphones cellulaires. Le marché est loin d'être saturé puisque dans certains pays européens, on compte plus de cellulaires que d'habitants. Tout irait bien si l'usage des portables dans les lieux publics se faisait dans le respect d'autrui. Malheureusement, de nombreux utilisateurs vous font partager les détails de leur vie privée.

Pour contrer ce manque de savoir-vivre, plusieurs sites Internet, comme Grand Trades Co., proposent désormais des brouilleurs de téléphones portables. «Le brouilleur permet de protéger un environnement précis en le mettant hors d'atteinte des émetteurs et des réémetteurs des opérateurs de téléphonie mobile», explique-t-on sur le site JR International. Selon le département de Gestion du spectre et des télécommunications, chargé d'évaluer ces questions au Canada «l'utilisation de l'un ou l'autre des cinq dispositifs de brouillage aurait le même effet sur un téléphone portable que le fait, par exemple, de quitter la zone de couverture du service mobile ou de mettre le téléphone mobile hors tension... La fonction de messagerie vocale serait activée».

Sur le site de Grand Trades Co., ses concepteurs vantent (avec de nombreuses fautes de français) et moyennant la coquette somme de 325 $, «le meilleur brouilleur de cellulaires du monde entier». On y donne aussi une liste des types d'appareils neutralisés et assure que la portée du brouilleur est d'environ 15 mètres.

Si, au nom du droit à la tranquillité dans des lieux publics, des sociétés vendent des neutralisateurs de cellulaires, plusieurs pays cependant, ont interdit ces appareils. En 2001, le Canada a mené une consultation publique sur le sujet, dont il a rendu les conclusions l'année suivante. Outre l'important lobby de la téléphonie mobile, certains groupes (policiers, pompiers, personnel médical) ont fait valoir qu'il y aurait danger de bloquer des appels d'urgence.

Quant aux services de Gestion du spectre et des télécommunications, qui dépendent d'Industrie Canada, ils ne voient pas d'intérêt à autoriser les brouilleurs. «En ce qui concerne l'utilisation des téléphones cellulaires dans des endroits publics, Industrie Canada souligne que l'industrie des services sans fil a entrepris un programme de sensibilisation du public à l'étiquette de la téléphonie cellulaire... Un débat qui ne fait certainement que commencer.»

EN SAVOIR PLUS:

Portail de la Gestion du spectre et des télécommunications:

https:/ rategis.ic.gc.ca/app/sitt/portal/jsp/splash-page.jsp

Grand Trades Co.:

https://www.grandtrades.net/index-french.htm

JR International:

https://www.jr-international.fr/GSMB&devise=7-itm.html