Je veux démarrer une entreprise et je cherche un nom de site Web. Faire la recherche sur le Web risque-t-elle de mettre la puce à l'oreille aux sites à l'affût de me vendre un nom de site? Leurs «antennes» leur permettent-elles de me voir venir?

Je veux démarrer une entreprise et je cherche un nom de site Web. Faire la recherche sur le Web risque-t-elle de mettre la puce à l'oreille aux sites à l'affût de me vendre un nom de site? Leurs «antennes» leur permettent-elles de me voir venir?

À priori, non. L'organisation internationale qui gère les noms de domaines de premier niveau génériques (.com, .net, .org etc.), et l'ensemble de l'architecture d'acheminement des sites, l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) est une organisation indépendante crédible (malgré les nombreuses critiques qu'elle subit, ne serait-ce que parce qu'elle est basée aux États-Unis!). Si vous cherchez dans la base de donnée «whois» de l'ICANN, InterNIC, vous n'avez pas à craindre que cette requête soit récoltée sur un quelconque serveur.

Cela dit, votre préoccupation est bien légitime, puisque la sécurité demeure un enjeu majeur de l'Internet, et le demeurera pour les prochaines années. Il faut distinguer deux grandes familles de menaces, en ce qui a trait à la transmission d'informations personnelles.

Premièrement, le sérieux et la crédibilité des organisations auxquelles vous soumettez ces informations. Ici, il est d'abord question de jugement. L'utilisation quotidienne et aisée de l'Internet semble faire oublier les règles les plus élémentaires de prudence. Donneriez-vous votre numéro de carte de crédit, accompagné de votre NIP et de votre signature à un parfait inconnu? Ou un chèque en blanc au commerçant qui vient juste d'ouvrir une boutique de vente à rabais de matériel électronique dont la provenance est douteuse? Même chose sur l'Internet. Bien sûr la technologie peut – et doit – aider à rendre sécuritaire la transmission d'informations via le web. Pour cette raison, il est plus que fortement recommandé de ne pas divulguer d'informations sensibles sur un site qui n'est pas «crypté», c'est à dire dont l'URL ne commence pas par «https://» plutôt que «https://». Cette technologie crypte les données transmises entre votre ordinateur et le serveur auquel vous êtes connecté. C'est votre fureteur Internet qui gère ce cryptage. À cet égard je vous recommande fortement d'utiliser le fureteur gratuit Firefox plutôt qu'Internet Explorer de Microsoft, reconnu pour ses failles multiples et répétées. Même le gouvernement américain a recommandé l'été dernier de ne pas utiliser IE!

Une deuxième menace vient toutefois des tierces parties. Ceux que vous craignez sans aucun doute. Des organisations ou individus malveillants peuvent, à votre insu, installer sur votre ordinateur des «logiciels espions» («spyware») à l'aide desquels ils pourraient être en mesure d'enregistrer les commandes que vous passez à votre machine. Ces bestioles sont installées lorsque vous naviguez sur l'Internet ou via un courriel, sans que vous ne vous en aperceviez. Là aussi, Internet Explorer est beaucoup plus vulnérable que Firefox. Mais dans tous les cas, il est recommandé d'installer un utilitaire anti-logiciels espions, comme Spybot et de balayer régulièrement votre ordinateur. Il en existe de nombreux, gratuits et fiables.

Pour finir, il est normal d'être préoccupé par la définition d'un nom de domaine. Plus qu'une marque de commerce qu'on mémorisera facilement, c'est aussi la première image d'un site web et, si elle est bien choisie, facilite l'accès au site. La saturation du «.com» fait en sorte qu'on voit de plus en plus de noms très longs, parfois à dessein pour faire rire, comme www.menwholooklikekennyrogers.com. Sinon des acronymes à n'en plus finir. Les organisations internationales sont les champions en l'espèce: essayez de mémoriser https://mkaccdb.eu.int/mkaccdb2/indexPubli.htm... Du coup, les noms de domaines deviennent une marchandise et plusieurs entreprises se spécialisent dans la vente de ceux-ci; improveclicks.com ou toselldomains.com pour n'en citer que deux. C'est qu'un nom facile à retenir, décrivant parfaitement le contenu du site peut valoir une fortune, étant donné le trafic qu'il est susceptible de générer. Le plus célèbre d'entre eux est sans aucun doute sex.com. Pour la petite histoire, ce nom a été enregistré très tôt dans l'histoire de l'Internet par un dénommé Gary Kremen, qui lui est volé un an plus tard par Stephen Cohen, tout frais sorti de prison, par une fausse requête à l'organisme qui avait enregistré le nom. Cela aura pris cinq ans à Kremen pour récupérer son nom de domaine, alors que les tribunaux condamne Cohen à verser 65 M$ au premier... qui prend la fuite au Mexique avec sa fortune. Il a été finalement arrêté et extradé aux États-Unis au début du mois de novembre.

À vous de chercher, maintenant!