Un groupe d'anges investisseurs, dont fait partie l'homme d'affaires Marcel Dutil, ont perdu patience face au Groupe Voxco, une PME techno de Montréal. Ils réclament 3,6 millions de dollars à l'entreprise, soit la valeur estimée de leur placement.

Un groupe d'anges investisseurs, dont fait partie l'homme d'affaires Marcel Dutil, ont perdu patience face au Groupe Voxco, une PME techno de Montréal. Ils réclament 3,6 millions de dollars à l'entreprise, soit la valeur estimée de leur placement.

9Leur requête a été déposée hier, en Cour supérieure, à Montréal. Les anges qui réclament leur dû sont Louis Lessard de Québec, Réal Nadeau (Gestion Remona) de Saint-Hyacinthe, Liliane Lessard de Sainte-Foy, Strategic Partners des Bahamas et Finloc Capital de Beauce. Cette dernière entreprise est ultimement contrôlée par l'homme d'affaires Marcel Dutil, de Canam Manac.

Le Groupe Voxco fait notamment la conception et la vente de logiciels de traitement de la voix pour les centres d'appels. L'entreprise d'une cinquantaine d'employés a des antennes en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et à New York. Ses actionnaires majoritaires sont les dirigeants Mario Mrvica et Raymond Cyr.

En septembre 2000, l'entreprise éprouvait « un urgent besoin » de capital afin d'accélérer ses activités de recherche et de s'implanter en Europe. Elle a fait appel aux anges investisseurs nommés ci-haut. Ces derniers ont alors injecté 1,4 million de dollars et sont devenus actionnaires à hauteur de 14,5 % (13,1 % après dilution).

Selon la requête, la mise de fonds était toutefois conditionnelle à ce que Voxco s'inscrivent sur un marché boursier, de façon à ce que les anges puissent liquider leurs actions à leur guise. Or, depuis cinq ans, les dirigeants et principaux actionnaires de Voxco « n'ont fait aucune démarche sérieuse pour donner suite à l'entente », prétend la requête.

Comme solution de rechange, les dirigeants de Voxco ont notamment offert aux anges financiers de racheter leurs actions, mais le prix demandé est trop bas, jugent-ils, « puisqu'il consiste dans le tiers de la valeur attribué aux actions en 2000, alors que la compagnie a depuis connu une expansion considérable qui a plus que doublé sa valeur ».

À l'été 2004, le président de Voxco, Mario Mrvica, a rencontré Richard Groome, de Valeurs mobilières Desjardins, pour étudier la possibilité d'amener l'entreprise en Bourse. Il était alors question d'un appel public à l'épargne de 5 millions de dollars, basé sur une valeur attribuée à l'entreprise de 18 millions. Mais selon la requête, l'affaire a avorté car M. Mrvica s'est montré trop exigeant.

Pour établir aujourd'hui la valeur de l'entreprise- et donc de leurs actions- les anges s'en remettent aux résultats annuels les plus récents, tels que présentés à l'assemblée du 30 septembre 2005. Le profit avant impôts et amortissement de Voxco est de 2,75 millions de dollars, selon la requête, ce qui donnerait à l'entreprise une valeur 10 fois plus grande de 27,5 millions.

Sur cette base, ils estiment que leurs actions valent 3,6 millions de dollars, montant qu'ils réclament au Groupe Voxco, à Mario Mrvica, à Raymond Cyr et à l'administrateur André Thompson.

Mario Mrvica et Raymond Cyr n'avaient pas rappelé La Presse Affaires au moment de mettre sous presse.