Envie de sentir des zombies et des villageois dégénérés vous attaquer ? Il faut avoir le cœur solide pour enfiler son casque de réalité virtuelle et lancer deux des plus récentes productions pour la PSVR 2 de Sony, Resident Evil Village et The Walking Dead : Saints & Sinners-Chapter 2 Retribution. Nous l’avons fait, pour obtenir des moments de pure frayeur, un peu de nausée mais aussi de frustration devant une mécanique de jeu encore imparfaite.

On a souvent l’impression d’avoir affaire à des prototypes et des expériences inachevées en matière de réalité virtuelle. Les jeux y sont habituellement plus courts, les concepts rivalisent d’ingéniosité mais on offre rarement des œuvres accomplies. Ce n’est pas du tout le cas de Resident Evil Village en PSVR2, qui reprend tout le scénario du magnifique jeu de Capcom sorti en mai 2021 auquel nous avions donné 4 étoiles et demie sur 5.

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Nous ne prétendrons pas avoir refait en réalité virtuelle tout le jeu que nous avions alors bouclé en 21 h. Le rythme pour apprivoiser un tel format est beaucoup plus lent, on ne peut y passer trois ou quatre heures consécutives sans en sortir avec un sérieux mal de tête.

Rien d’étonnant, le jeu original déclenchait déjà cette sensation de claustrophobie et de danger à tous les détours. Nous avons passé les trois premiers tableaux de Resident Evil Village PSVR2, où on n’a pas le choix de jouer à la première personne. On personnifie Ethan Winters qui veut retrouver son bébé Rose dans un village maudit d’Europe de l’Est.

S’habituer à l’horreur

Dès les premières minutes, on est plongé dans l’horreur de dizaines de villageois possédés qui se jettent sur nous de tous côtés. Nos deux mains bien en évidence, dont une mutilée, on doit jouer de vitesse pour sortir nos armes accrochées à notre poitrine. Le couteau est toujours disponible, un revolver est accessible sur le côté gauche et, en tirant le bras vers l’épaule droite, on peut sortir son arme longue. Ces deux armes, comme dans tout jeu Resident Evil, sont parfois totalement inutiles quand les munitions viennent à manquer, ce qui est inévitable.

CAPTURE D’ÉCRAN

Les premiers moments, se retrouver collé à ces villageois sanguinaires est tout simplement traumatisant. Leur visage s’approche de vous, ils vous mordent et vous devez vous débattre pour fuir. Après quelques combats, pourtant, on s’habitue à la proposition, qui est tellement exagérée qu’elle en devient irréelle. Un avantage insoupçonné de la PSVR 2, dont l’image n’est pas aussi bien définie que sur un téléviseur, c’est qu’on a forcé la note pour mettre en valeur les indices qui vous permettent de résoudre les énigmes. Les clés, documents et outils qu’on pouvait facilement ne pas remarquer dans la version classique sont ici plus visibles.

Variantes sanglantes

The Walking Dead : Saints & Sinners – Chapter 2 : Retribution va encore plus loin dans l’horreur exagérée et très assumée. L’histoire, qu’on peut boucler en une quinzaine d’heures, y est cependant plus ténue. On personnifie un touriste perdu dans la ville de Nouvelle-Orléans, version post-apocalyptique. On est coincé entre les morts et des groupes d’humains qui se font la guerre, avec une perspective encore une fois à la première personne, poursuivi par un homme à la hache que rien ne semble arrêter.

CAPTURE D’ÉCRAN

En tout temps, une lampe de poche pend à votre veste, un sac à dos vous attend au-dessus de l’épaule gauche et une arme longue sur l’épaule droite.

Ici, on s’est amusé à offrir des variantes sanglantes pour traverser ses ennemis, avec une hache, une scie à chaîne ou à grands coups de poing quand on n’a pas le choix. On passe des rues de Nouvelle-Orléans à des recoins mal famés, des bars abandonnés ou des édifices en ruine d’où surgissent les zombies. Et si on a parfois à se creuser les méninges pour se sortir du pétrin, il s’agit plus souvent d’utiliser ses munitions et ses armes de la bonne façon. Un long tutoriel de près d’une demi-heure vous y prépare.

Ici aussi, l’horreur est tellement grossière qu’elle en perd rapidement son caractère traumatisant.

Fascination et réserves

Que ce soit pour Resident Evil Village ou The Walking Dead, on a affaire ici à des jeux finement réalisés, au très beau design, surtout pour le premier jeu. La mécanique est toutefois bien frustrante dans les deux cas : si on arrive rapidement à saisir ses armes dans la version classique, par quelques combinaisons de boutons sur la manette, l’exercice est beaucoup plus compliqué en réalité virtuelle. Il faut simuler le geste d’aller chercher l’arme, ce qui favorise l’immersion mais demande du doigté. Pas évident quand des armées de méchants vous entourent.

Même constat dans les combats au corps-à-corps : assurez-vous d’avoir un espace suffisant car vous cognerez à tout bout de champ les meubles dans votre pièce. Assurez-vous du même coup que personne ne vous voie. Air ridicule assuré.

Encore une fois, on a la démonstration d’une prédiction qui perd des plumes : non, la réalité virtuelle ne remplacera pas les écrans, pas avec la technologie actuelle, du moins. Il s’agit d’une épice absolument savoureuse, impressionnante à expérimenter, mais qui ne vous permettra pas de longues heures consécutives d’aventures. À moins d’avoir une tolérance inhumaine à la réalité virtuelle.

Essayés sur PSVR 2 avec des copies fournies par Capcom et Skydance Interactive

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