Graphisme magnifique mêlant le futuriste et l’archaïque, combats à couper le souffle, le tout porté par une histoire dense et une narration inspirée… Horizon Forbidden West est un des meilleurs jeux d’action-aventure en monde ouvert depuis belle lurette, quand on arrive enfin à maîtriser ses mécaniques parfois déboussolantes.

Il y a déjà cinq ans que le studio néerlandais Guerrilla Games a créé le monde étrange d’Aloy, cette guerrière rousse sillonnant un monde post-apocalyptique où d’inquiétantes machines font la loi. Après Horizon Zero Dawn, voici la suite, Horizon Forbidden West, une exclusivité PlayStation dans laquelle on a repris et enrichi ce monde ouvert.

La proposition est d’une originalité marquante. Sur une Terre moribonde, les humains sont revenus à un mode de vie archaïque, avec des arcs, des villages rappelant le Far West et une organisation sociale digne des grands empires de l’Antiquité. Mais l’ancien côtoie le technologique : la Terre est désormais envahie de machines de toutes sortes, aux allures fantastiques rappelant des félins, des équidés ou des dinosaures. Ces machines initialement conçues pour refaçonner la planète après l’apocalypse sont maintenant hors de contrôle et menacent toute vie. Des tempêtes et un inquiétant fléau s’abattent sur les rares survivants.

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En réalité augmentée

Bref, l’humanité est au bord d’une nouvelle extinction et c’est Aloy qui doit rétablir l’ordre en cherchant une nouvelle copie de l’intelligence artificielle globale, Gaïa. Elle devra pour le faire se rendre dans des terres inconnues, l’Ouest interdit, en traversant des forêts luxuriantes, des villes englouties, des cavernes mystérieuses où elle peut mettre la main sur des technologies fascinantes.

Comme dans tout bon jeu d’action-aventure, Aloy dispose au départ d’un attirail de base, un arc et une lance, auquel se grefferont tout au long de ses aventures des armes de plus en plus complexes. Pour analyser les machines, elle dispose d’un « focus », sorte de lunette de réalité augmentée, qui lui permet de détecter les faiblesses de ses ennemis, essentiellement des machines issues de l’imagination de graphistes délirants. Elle dispose de pièges, projectiles, flèches en tous genres qui lancent de l’acide, de l’électricité, du feu, et récolte un peu partout des pièces pour améliorer son attirail et regagner de la santé.

Vous ne saurez qu’après de longues heures à quoi servent exactement tous ces « pâtes explosives », « fragments de lumeverte », « circulateur de charognarde » et « nerf primaire de bondisseur » que vous récoltez sans cesse. Heureusement, les ressources sont très nombreuses dans ce monde foisonnant et vous ne manquerez que rarement d’éléments indispensables.

C’est, en très résumé, le monde dans lequel on est invité à passer quelques dizaines d’heures – une soixantaine, grosso modo, pour compléter l’aventure et ses quêtes annexes. Les mécaniques sont tout à fait originales et souvent inattendues. On peut grimper presque partout, mais seul votre « focus » pourra vous indiquer les prises disponibles. Certaines des machines peuvent être piratées et deviennent vos montures pour une durée limitée. Les « boss » doivent être combattus d’une façon bien précise, par exemple en faisant exploser des barils d’acide à proximité ou en tirant sur des amas de pierres qui les écraseront. On dispose d’un mode d’assassinat furtif, très efficace, mais qui devient inutile dès qu’un ennemi détecte votre présence.

Les combats sont souvent corsés, mais jamais impossibles. En une quinzaine d’heures de jeu, notre personnage est mort 23 fois devant ces machines délirantes aux noms bizarres, comme tunnelier, pillard, charognarde, coureuse, grande-bouche et corne-filante.

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Aloy et l’abondance

Une bonne part de l’histoire est composée de dialogues entre Aloy et des personnages secondaires pour lesquels vous avec des choix de réponse. Cette Aloy, surnommée « Sauveuse » en raison de ses exploits dans le premier opus, n’est pas l’héroïne la plus extravertie ou souriante. Ses compagnons et ses alliés compensent un peu en étant plus rigolos et en lui donnant de l’humanité.

Évidemment, on a affaire ici à un AAA sur lequel on sent que des centaines d’artisans ont voulu tout donner. Les quêtes principales et annexes sont nombreuses, probablement trop, et il faut beaucoup de patience pour arriver à comprendre l’utilité et le fonctionnement des mécaniques qui permettent de s’améliorer. Comme il s’agit d’un monde totalement inventé, on ne peut se fier à la logique ou aux évidences, et la lecture du didacticiel est un passage obligé pour s’y retrouver.

On note que les développeurs n’ont pas voulu vous compliquer la vie : les sauvegardes automatiques sont nombreuses, vous reprenez l’action au tout début des scènes où vous avez été tué, et les indications sont limpides pour vous guider dans les missions.

On a en bout de piste un jeu qui passe le test principal : les heures défilent sans qu’on s’en rende compte, dans ces décors ultracolorés avec des armes archaïques et futuristes en même temps.

Horizon Forbidden West

  • Développeur : Guerrilla Games
  • Éditeur : Sony Interactive Entertainement
  • Pour PS4 et PS5
  • Date de sortie : 28 février 2022
  • Prix : 89,99 $

Note : 4,5 sur 5