(Toronto) Cette semaine marque le début d’un évènement clé pour l’industrie canadienne des télécommunications alors que 23 soumissionnaires du secteur des télécommunications se disputeront les licences fédérales utilisées dans les réseaux sans fil 5G.

Un acteur majeur sera cependant absent de cette vente aux enchères. En effet, Freedom Mobile reste sur la touche pendant que ses rivaux tenteront, dès mardi, d’obtenir des licences pour le spectre de la bande de 3500 MHz.

Freedom, propriété de Shaw Communications, est le quatrième fournisseur de services sans fil au Canada et est en concurrence avec Rogers, Bell et Telus, les trois principales entreprises nationales de télécommunications.

Shaw, qui a accepté plus tôt cette année une offre de rachat de Rogers, ne participera pas à l’enchère.

L’accord entre Rogers et Shaw, évalué à 26 milliards, doit encore être approuvé par l’organisme de réglementation et ne sera conclu qu’en 2022, mais l’absence de Freedom de cette vente aux enchères affaiblira probablement un concurrent clé des trois grands fournisseurs de service dans certaines parties de l’Ontario, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

Certains membres d’un comité des Communes qui a étudié l’accord Rogers-Shaw ont souligné en avril que l’absence de Freedom de cette vente aux enchères affecterait la concurrence à long terme.

« Je pense qu’avec les discussions que nous avons eues ici, il devrait y avoir des sonnettes d’alarme en ce qui concerne les Canadiens », a affirmé Earl Dreeshen, un député conservateur de l’Alberta, lors d’une audience tenue le 7 avril sur l’accord Rogers-Shaw.

Un responsable du Bureau de la concurrence a indiqué au comité qu’une étude préparée pour un examen antérieur de l’industrie du sans-fil avait conclu que les prix étaient de 30 % à 40 % inférieurs dans les régions où il y avait quatre acteurs indépendants.

Freedom possède la quatrième plus grande base d’abonnés au Canada, mais reste un joueur de petite taille par rapport à Rogers, BCE et Telus, qui exploitent également des marques secondaires telles que Fido, Virgin et Koodo, qui se disputent des clients sur de nombreux marchés.

La vente aux enchères du gouvernement canadien, qui avait été retardée jusqu’à cette année en raison de la pandémie, devrait se poursuivre pendant des semaines.

Les gagnants des enchères seront annoncés par la division de la gestion du spectre d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

Les gouvernements du monde entier planifient soigneusement comment utiliser et autoriser le spectre, considéré comme une ressource naturelle précieuse, mais limitée.

Le spectre de la bande de 3500 mégahertz fonctionne bien dans les zones urbaines denses et les marchés ruraux spacieux, ce qui en fait un véhicule idéal pour les réseaux 5 G.

Le gouvernement du Canada n’a pas précisé combien d’argent il s’attendait à mobiliser avec cette vente aux enchères, mais une offre précédente pour des licences moins recherchées avait permis de récolter un total de 3,47 milliards en 2019.

Les États-Unis ont organisé une vente aux enchères similaire l’an dernier, mobilisant un produit net de 4,5 milliards US, soit l’équivalent d’environ 5,5 milliards CAN au taux de change actuel.