(New York) Un groupe de sénateurs américains, composé d’élus démocrates et d’un républicain, a envoyé des lettres à huit plateformes d’achat et de vente publicitaire en ligne, dont Google et Twitter, s’interrogeant sur le partage de données confidentielles à des entreprises étrangères.

Les élus, qui ont fait parvenir les courriers jeudi, pointent du doigt le système d’enchères en temps réel (« real time bidding ») permettant de déterminer quelle marque va pouvoir afficher sa publicité dans l’encart d’une page internet donnée.

Lors de ce processus, des centaines d’entreprises reçoivent les informations personnelles d’un usager, dont son historique de recherche, son adresse IP, son âge et son sexe.

« Peu d’Américains se rendent compte que certains participants à ces enchères siphonnent et stockent des données dites de “ bidstream ” pour compiler des dossiers approfondis », écrivent les sénateurs, cinq démocrates et un républicain.

« Ensuite, ces dossiers sont directement vendus à quiconque possède une carte de crédit, y compris des fonds spéc, des campagnes électorales et même des gouvernements », ajoutent-ils.

Les responsables politiques s’inquiètent en particulier de l’exploitation de ces informations par des services de renseignement étrangers à des fins de « piratage, de chantage et de campagnes d’influence ».

Ils demandent aux plateformes de fournir des détails sur les données transmises aux participants aux enchères, de lister les compagnies américaines et étrangères ayant eu accès à ces informations ces dernières années et de détailler d’éventuelles restrictions contractuelles sur la revente de données à des tiers.

Les réponses doivent être transmises avant le 4 mai.

Les entreprises visées sont AT & T, Index Exchange, Google, Magnite, OpenX, PubMatic, Twitter et Verizon.

« Nous avons reçu la lettre et nous y répondrons comme exigé, mais nous avons des processus rigoureux en place pour protéger les données mentionnées dans la lettre », a assuré AT & T dans un communiqué.

Un porte-parole de Twitter a également confirmé que l’entreprise avait reçu la lettre des sénateurs et qu’elle s’apprêtait à y répondre.

Les autres compagnies n’ont pas réagi dans l’immédiat.