(San Francisco) John Matze, le patron du réseau social conservateur Parler, banni d’internet depuis la mi-janvier, a annoncé avoir été démis de ses fonctions par son conseil d’administration dans un message à ses employés, publié mercredi par la chaîne américaine Fox Business.

« Le 29 janvier 2021, le conseil d’administration de Parler, contrôlé par Rebekah Mercer, a décidé de mettre fin à mes fonctions de directeur général de Parler », a déclaré John Matze dans ce mémo.

« Je n’ai pas pris part à cette décision », a ajouté l’ex-patron.

Dans la foulée des émeutes du 6 janvier au Capitole à Washington, pris d’assaut par des soutiens de l’ancien président Donald Trump, Parler a été rayé du web par les grandes sociétés technologiques.

Apple et Google ont retiré l’application de leurs plateformes de téléchargement, arguant que le réseau avait laissé de nombreux messages d’incitation à la violence être diffusés sans réelle modération.

Amazon a ensuite banni Parler de ses serveurs, ce qui revient à le déconnecter.

« Pendant les derniers mois, je me suis battu, malgré la résistance constante, pour ma vision du produit et ma croyance profonde dans la liberté d’expression », a indiqué John Matze dans sa lettre.

« J’ai travaillé pendant des heures interminables et tenté par tous les moyens de rétablir Parler mais à ce stade le futur de Parler n’est plus entre mes mains », a-t-il continué.

Parler n’a pas réagi à une sollicitation de l’AFP.

Le réseau connaissait une popularité croissante depuis que Facebook et d’autres grandes plateformes avaient sévi contre les groupes extrémistes appelant à la violence.

Une juge fédérale américaine a rejeté le 21 janvier une requête de Parler qui aurait contraint Amazon à l’héberger à nouveau sur ses serveurs.

La présidente d’une commission parlementaire a par ailleurs demandé au FBI d’enquêter sur le rôle joué par le réseau dans l’invasion du Capitole.

Dans sa lettre, Carolyn Maloney a aussi demandé au directeur du FBI d’examiner les finances de la société et ses liens avec la Russie.

Parler est notamment en affaire avec la société russe DDos-Guard, selon une déclaration adressée à l’AFP par cette dernière. Le groupe russe n’avait toutefois pas précisé la nature de ces services.

Le réseau social conservateur ne fonctionne plus depuis l’intervention d’Amazon, mais il est partiellement « réapparu grâce à des services d’hébergement russes », soulignait le communiqué de la commission en janvier.