(Calgary) Le géant de la technologie Amazon a indiqué lundi avoir entamé les travaux sur son deuxième centre canadien de serveurs d’infonuagique, qui sera situé à Calgary et devrait générer des milliards de dollars d’investissements dans la région.

Le nouveau centre d’Amazon Web Services (AWS), la division d’infonuagique du détaillant électronique, devrait ouvrir à la fin 2023, et s’ajoutera à celui de Montréal, a précisé le directeur d’AWS au Canada, Eric Gales.

Même si M. Gales n’a pas précisé combien d’employés d’Amazon travailleront directement sur le nouveau centre de serveurs, il a indiqué que le projet créerait jusqu’à 950 emplois directs et indirects (par l’entremise de la construction, la maintenance des installations, les besoins en électricité et d’autres services de soutien) au Canada d’ici 2037. L’embauche pour le nouveau centre de données de Calgary commencera immédiatement.

« Nous sommes ravis d’annoncer que nous ouvrons des postes aujourd’hui pour nos activités de centre de données (à Calgary) », a affirmé M. Gales lors d’une conférence de presse à Calgary. « Lorsque vous combinez notre région existante à Montréal et cette nouvelle région annoncée aujourd’hui, AWS investira 21 milliards au Canada d’ici 2027. »

Pour la région de Calgary en particulier, a ajouté M. Gales, Amazon prévoit d’investir 4,3 milliards d’ici 2037 dans la construction, les coûts des services publics et l’achat de biens et services auprès d’entreprises locales.

Le nouveau centre de données servira le nombre croissant de clients informatiques en d’AWS dans l’ouest du pays, a souligné M. Gales. AWS a choisi Calgary, a-t-il expliqué, parce qu’elle est bien située dans cette région du pays, qu’elle est connectée à des infrastructures nationales et internationales et qu’elle offre un accès à des énergies renouvelables qui permettront à l’entreprise d’atteindre ses objectifs de réduction des émissions.

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a salué lundi l’annonce d’Amazon, faisant valoir qu’elle « changeait la donne pour l’économie albertaine ». La province cherche à développer son secteur technologique dans le but de diversifier son économie basée sur le pétrole et le gaz et de lutter contre son taux de chômage, qui est resté supérieur à la moyenne nationale en octobre, à 7,6 %.

« Pour tous ceux qui pensaient que toutes les bonnes nouvelles dans le secteur technologique de l’Alberta n’étaient qu’un feu de paille, ceci montre que non : c’est bien réel », a affirmé M. Kenney.

Selon Alberta Enterprise, le nombre d’entreprises technologiques dans la province a plus que doublé depuis 2018, passant de 1238 à plus de 3000 à la fin de 2020.

L’an dernier, l’Alberta a enregistré une année record pour les investissements en capital de risque, avec 51 transactions représentant un total de 455 millions $ d’investissements, soit une augmentation de 100 % par rapport à 2019.

Il y a également eu un certain nombre d’annonces importantes liées à la technologie spécifiquement à Calgary au cours des derniers mois, notamment de la part de la Banque Royale, qui prévoit d’ouvrir un pôle d’innovation dans la ville, créant 300 emplois sur trois ans.

Les sociétés informatiques indiennes Mphasis et Infosys ont également toutes deux annoncé leur intention de prendre de l’expansion à Calgary, promettant de créer ainsi un total de 1500 emplois technologiques.

M. Kenney a souligné que l’annonce d’Amazon de lundi était une preuve supplémentaire que l’Alberta est sur une lancée en matière d’attraction technologique.

En 2017, Calgary a lancé une campagne infructueuse pour attirer le second siège social nord-américain d’Amazon. Au cours de son mandat, l’ancien maire de Calgary, Naheed Nenshi, a parlé à plusieurs reprises du désir de la ville d’attirer un « gros poisson » – une entreprise avec une grande notoriété qui apporterait des emplois, attirerait des travailleurs et consoliderait ​la réputation de la ville en tant que pôle technologique en plein essor.