(New York) L’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard a annoncé mardi des retards de livraison sur deux jeux phares, Overwatch 2 et Diablo IV, qui ne devraient pas sortir en 2022 comme anticipé jusqu’ici.

Sorti en 2016, Overwatch est l’un des titres phares d’Activision Blizzard. Son succès a été tel qu’il a donné lieu à la création d’un championnat dédié, la Overwatch League, l’un des exemples les plus marquants du développement de l’esport.

Quant à Diablo, dont la première édition date de 1997, il a fait l’objet de plusieurs versions. La dernière itération, Diablo II : Resurrected, est sortie fin septembre (Diablo III avait déjà été publié en 2012), et bénéficie d’une belle popularité sur Twitch, la plateforme vidéo prisée des « gamers ».

Il s’agit de deux jeux du studio Blizzard, avec lequel Activision a fusionné après le rachat, en 2008, de Vivendi Games au groupe Vivendi.

Activision Blizzard n’avait donné aucune date précise pour la sortie de l’un ou l’autre jeu, mais beaucoup les attendaient en 2022.

Mardi, le groupe a indiqué qu’il était « apparu qu’une partie des contenus (dont les lancements étaient) prévus pour l’année prochaine (bénéficieraient) d’un temps de développement plus important pour atteindre leur plein potentiel », a déclaré le numéro deux Daniel Alegre, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats du troisième trimestre.

S’il n’a pas donné de date, le dirigeant a ainsi laissé entendre que la sortie d’Overwatch 2 et Diablo IV n’interviendrait pas avant 2023.

Daniel Alegre a attribué ce report à des renouvellements de personnel, à la tête de Blizzard, mais aussi au sein même des équipes créatives responsables de l’élaboration des jeux.

Début août, le président de Blizzard, J. Allen Brack, a quitté l’entreprise, quelques jours après l’éclatement d’un scandale qui a mis au jour des accusations de harcèlement et de discrimination dans l’entreprise.

Mardi, le groupe a annoncé que Jen Oneal, qui avait remplacé J. Allen Brack en août avec Mike Ybarra, allait, à son tour, quitter Blizzard.

Mi-octobre, l’éditeur de jeux vidéo avait révélé que « plus de 20 personnes » avaient quitté la société à la lumière de signalements et accusations, et que plus de 20 autres salariés avaient fait l’objet de mesures disciplinaires tout en restant employés par Activision.

Daniel Alegre a reconnu que ce décalage de sortie allait « reporter l’effet financier que nous prévoyions d’enregistrer l’an prochain ». L’annonce a fortement déplu aux investisseurs et le titre Activision Blizzard perdait 10 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.

Le marché faisait ainsi peu de cas des résultats du groupe, qui a pourtant fait mieux que prévu au troisième trimestre, tant sur le plan du chiffre d’affaires (2,07 milliards de dollars) que du bénéfice (639 millions).