NHL 22 constitue, selon EA Sports, « le plus grand bond en avant que la franchise ait jamais vu ». Qu’on ait osé touché à une recette gagnante depuis 28 ans demandait de l’audace, mais on l’a fait avec doigté et quelques nouveautés qui valent le détour. Une belle réinitialisation.

Le changement est frappant dès l’écran d’accueil, qui a toujours été un défi pour ce jeu qui a grossi d’année en année et qui propose des dizaines de modes différents. Il y a deux ans, il fallait se balader dans toutes ces possibilités plutôt complexes puis, l’an dernier, on a offert une solution intéressante, qui consistait à n’épingler que les quatre derniers modes utilisés.

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Un nouvel écran d’accueil a été conçu pour NHL 22, avec quatre onglets regroupant tous les modes.

Cette année, on opte pour une nouvelle présentation : les modes sont regroupés en quatre catégories, accessibles par un onglet en haut de l’écran. C’est là que vous pouvez choisir notamment d’y aller avec un match immédiat, de lancer une nouvelle saison, de jouer en ligne ou d’entamer la carrière d’un hockeyeur de votre invention.

C’est effectivement beaucoup plus clair. On note toutefois un grand absent : fini les tutoriels sophistiqués, vidéo à l’appui, qui vous apprenaient à combiner des touches de façon invraisemblable pour feinter. On a tout simplement droit à des séances d’entraînement, seul ou en équipe, qui montrent certaines habiletés. Dommage.

X-Factor

Mais ce n’est pas sur l’écran d’accueil qu’EA Sports a concentré ses annonces, plutôt sur une nouveauté qu’on sentait venir depuis quelques années, avec la personnalisation de certaines vedettes. 50 d’entre elles, dont cinq du Canadien de Montréal, ont maintenant droit à ce qu’on a appelé les habiletés « Superstar X-Factor ». Vous reconnaîtrez aisément sur la glace les « X-Factors » : ils sont accompagnés d’un losange brun et or qui indique qu’ils ont une aptitude hors du commun. Tremblez si vous en avez plus d’un devant vous à la mise au jeu.

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Les grandes vedettes comme Auston Matthews et Carey Price — c’était avant la grande annonce — ont un « X-Factor » qui les met dans un état second automatiquement sur la glace. Price peut effectuer un transfert surhumain « d’un poteau à l’autre », tandis que Connor McDavid, par exemple, manie la rondelle en patinant comme un dieu. Chaque joueur commence la saison avec une seule qualité X-Factor et d’autres se débloquent au fur et à mesure.

Les autres ont des qualités « superstars » plus modestes, comme des tirs frappés courts « Et que ça saute » pour Brendan Gallagher ou un « Coup de tonnerre » pour Shea Weber — un autre que les développeurs ont programmé avant l’annonce que l’on sait.

Moteur lumineux

Qu’est-ce que ça change sur la glace ? Honnêtement pas grand-chose, après une dizaine d’heures de jeu. On constate évidemment que les meilleurs joueurs sont toujours plus rapides, plus précis, et que certains de leurs gestes font apparaître le fameux losange. Mais la gestion de ces 29 « Superstar X-Factors » demeure nébuleuse, considérant que les vedettes avaient déjà des capacités augmentées auparavant. Tout au plus nous permet-on avec cet ajout de voir à l’intérieur de l’intelligence artificielle qui les anime.

Mentionnons par contre une nouveauté lourdement soulignée par les concepteurs et plus flagrante, l’utilisation pour la première fois d’un moteur de jeu habituellement réservé aux jeux de tirs à la première personne, Frostbite. L’information excitera sans doute les professionnels de l’industrie, en bien ou en mal puisque Frostbite a la réputation d’avoir beaucoup de potentiel tout en étant difficile à gérer, mais elle est notable dans certains aspects du jeu.

Le premier, indéniable, c’est qu’on utilise les capacités de Frostbite pour adapter la lumière et l’état de la glace à l’évolution du match. On voit vraiment la glace se transformer pendant les périodes après le passage de la Zamboni, passer de scintillante à blanchâtre avec des marques de patin, et les reprises sont nettement plus réalistes, avec des reflets subtils sur l’équipement des joueurs et des nuages de glace envoyés dans la figure du gardien.

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Des statistiques apparaissent inopinément, dans les cercles de mises en jeu, pour vous donner une indication de l’allure du match. Une idée que pourraient sûrement retenir les télédiffuseurs.

L’autre ajout pourrait être qualifié de révolutionnaire bientôt si les télédiffuseurs s’en inspiraient. On utilise une forme de réalité augmentée, surtout pendant les arrêts de jeu, pour projeter sur la glace différentes statistiques pertinentes, par exemple la comparaison de tirs au but ou le temps de possession de la rondelle. Combiné à la possibilité de changer votre style de jeu directement avec votre manette pendant le match, on assure que ces innovations font en sorte que la vitesse de déroulement du jeu augmente de 50 %, selon EA Sports.

Même finesse

Impossible de ne pas remarquer également que la ressemblance des joueurs virtuels avec les vrais humains a été considérablement améliorée. On est loin de la dizaine de modèles uniformisés : on reconnaît par exemple la sympathique bouille de Nick Suzuki et de Cole Caufield, encore une fois surtout lors des reprises.

Mais parlons des vraies affaires, le jeu sur la glace.

Difficile de dire si le jeu, avec ces améliorations et l’utilisation des capacités des consoles de nouvelle génération, est réellement plus rapide ou plus subtil. Les versions précédentes de NHL n’étaient pas tout à fait des escargots et on retrouve avec le même plaisir, après quelques heures d’adaptation, la finesse des jeux de passe, la précision du contrôle de la direction et de la force des tirs. La manette de la PS5, sur laquelle nous avons testé ce jeu, est également plus riche, va au-delà des simples vibrations pour réellement donner la sensation de frottement sur la glace. Habitués à jouer à ce jeu avec des écouteurs, nous avons également eu la belle surprise d’entendre les cris des coéquipiers et de l’entraîneur sortir de la manette, ainsi que les musiques tonitruantes quand un but était compté.

Notons ici que ces possibilités, si on ne les maîtrise pas pleinement, peuvent donner lieu à des moments frustrants. Nous avons essayé le match en ligne, contre un joueur américain expérimenté qui avait choisi l’Avalanche du Colorado, avant de retraiter piteusement devant ce qui s’annonçait comme une raclée. L’intelligence artificielle de niveau semi-pro nous suffit, pour le moment.

Et comment ne pas succomber encore une fois au mode Carrière, qui vous permet de construire un joueur de A à Z, de disputer des matchs pour le mener à la Ligue nationale tout en multipliant entrevues et rencontres avec les responsables hockey ? On a affaire ici à l’équivalent d’un RPG glissé dans un jeu de hockey tout à fait fascinant, où chacune de vos réponses et de vos performances vous ajoute ou vous enlève des points.

Petits détails réussis

Le verdict : globalement positif pour les changements apportés, qui ne dénaturent pas un jeu qui s’impose depuis deux décennies comme le meilleur pour le hockey. De petits détails comme l’état de la glace et l’affichage des statistiques sur le cercle des mises en jeu sont vraiment réussis. La grande innovation des « Superstar X-Factor » ne nous a pas trop convaincus, dans la mesure où les vedettes avaient déjà leurs tours de passe-passe auparavant, même s’ils n’étaient pas clairement indiqués au moment où elles les utilisaient.

Et profitez-en dans le monde virtuel, Shea Weber et Carey Price sont au sommet de leur forme.

NHL 22

Développeur : EA Sports

Date de sortie : 15 octobre 2021

Pour Xbox One et Series, PS4, PS5

Prix : à partir de 79,99 $

Note : 4,5 sur 5