(San Francisco) Les utilisateurs de téléphones intelligents et tablettes Apple ont dépensé 643 milliards de dollars sur des applications en 2020, a annoncé mercredi le géant des technologies engagé dans une bataille de communication pour défendre son modèle économique.

Ces recettes ont augmenté de 24 % sur un an, portées notamment par la pandémie qui a conduit à une explosion des usages numériques, des jeux vidéo aux applis de sport en passant par les livraisons à domicile de produits alimentaires ou non.

« L’App Store (le magasin d’applications d’Apple, NDLR) a joué un rôle vital pour soutenir les développeurs qui se sont adaptés aux défis de l’an passé et ont fait voir le jour à de nouvelles innovations », assure le fabricant de l’iPhone dans un communiqué.

Apple sort justement de trois semaines de procès avec Epic Games, l’éditeur du jeu phénomène Fortnite, qui l’accuse de nuire à l’écosystème des développeurs d’applis par ses règles strictes sur l’accès au marché des utilisateurs d’iPhone et d’iPad.

D’autres éditeurs de poids (comme Spotify) et diverses autorités européennes et américaines estiment aussi qu’Apple est coupable d’abus de position dominante.

Mais Tim Cook, le patron du groupe californien, met en avant la vitalité de « l’économie des applis » que sa société a contribué à faire émerger et prospérer. « Ce sont des emplois, des opportunités et des innovations encore inconnues qui vont faire tourner l’économie mondiale pour des années à venir », insiste-t-il dans le communiqué.

Selon une étude du cabinet Analysis Group citée dans le communiqué, « 90 % des factures et ventes facilitées par l’écosystème de l’App Store en 2020 ont eu lieu hors de l’App Store, ce qui signifie qu’Apple n’a pas collecté de commissions sur ces ventes ».

Baptisée « taxe Apple » par les adversaires de la marque à la pomme, la commission de 15 % à 30 % prélevée par l’entreprise sur tous les achats de biens numériques est au cœur du conflit avec Epic Games. Le studio avait tenté de la contourner l’été dernier, et Fortnite avait immédiatement été exclu de l’App Store.

Apple défend ces frais comme nécessaires pour garantir le bon fonctionnement de la plateforme et la sécurité des utilisateurs, sans compter les outils de programmation mis à disposition des éditeurs.

Selon l’étude, les « petits développeurs » (moins d’un million de téléchargements et moins d’un million de dollars de revenus sur un an) représentent 90 % des éditeurs sur l’App Store et leurs revenus ont triplé depuis 2015.