Avec son nouvel iMac 24 pouces, Apple démontre qu’il n’a plus besoin des processeurs Intel. Plus mince, plus performant que ses prédécesseurs grâce à sa puce M1, cet ordinateur se permet en plus d’offrir un son époustouflant, se décline en sept couleurs joyeuses et accepte maintenant des applications pour iPhone et iPad. Mais vous ne pourrez le modifier après l’achat et n’apprécierez peut-être pas son clavier et sa souris.

On aime

Après les MacBook Air et Pro et le Mac mini, au tour de l’ordinateur de bureau tout-en-un, le iMac, de profiter de l’innovation technologique la plus marquante d’Apple depuis quelques années, sa puce M1. Ce prodige de miniaturisation, utilisant l’architecture ARM qui a été perfectionnée pour les téléphones intelligents, permet de regrouper dans un petit espace les processeurs central et graphique, la mémoire, des capteurs et composantes comme le Neural Engine.

Pour le commun des mortels, ça signifie surtout qu’on a un iMac 2021 doté d’un écran de 24 pouces épais d’à peine 11,5 mm, 4 millimètres de plus qu’un iPhone 12. Côté performances, nous l’avons passé avec d’autres ordinateurs à travers l’étalonnage de Geekbench, une référence en la matière. Pour la partie la plus exigeante, le test multicœurs, le iMac 2021 s’est montré 78 % plus performant que le MacBook Pro 2020, 46 % plus que l’iMac 2019 et 116 % plus qu’un ASUS ROG conçu pour le jeu vidéo.

Sans pouvoir chiffrer aussi précisément sa performance, nous avons énormément apprécié son agilité à lancer presque instantanément les logiciels. Aucun ralentissement n’était perceptible même quand se côtoyaient les Zoom, Photoshop, VLC, Chrome et Word ouverts en même temps. La caméra FaceTime HD 1080p donnait des résultats impeccables en téléconférence, compensant instantanément le manque ou l’excès de lumière.

Jeux et transition

Pour les jeux, le catalogue d’Apple Arcade nous a permis de tester la vivacité, le rendu coloré magnifique et le son de cet ordinateur. Fantasian et The Oregon Trail, notamment, des jeux peu gourmands en ressources, étaient rendus de façon impeccable. Pour les jeux AAA plus costauds, le choix est évidemment beaucoup plus limité sur un Mac. Pour le plaisir du test, et bien qu’il ne s’agisse pas d’une nouveauté, nous avons fait rouler Rise of the Tomb Raider sans anicroche. Fortnite (en version d’avant août 2020, la seule permise par Apple) répondait également au quart de tour, bien que certaines commandes avec cette version périmée étaient capricieuses.

Mine de rien, Apple a réussi un autre bel exploit en passant d’Intel à une architecture ARM, une transition qui a été passablement laborieuse pour Microsoft. L’utilisateur d’iMac, lui, ne perçoit aucun problème de compatibilité. Soit les développeurs ont conçu une version adaptée à la puce M1 – même le rival Google l’a fait –, soit le iMac 2021 utilise un émulateur, appelé Rosetta 2, pour traduire le langage des anciennes applications Intel.

Dans notre cas, nous n’avons eu une notification demandant l’installation de Rosetta 2 qu’au quatrième logiciel lancé, Slack. Le tout s’est fait en quelques secondes sans intervention de notre part. Par la suite, on ignore totalement si le logiciel utilise le code de la puce M1 ou d’Intel : tout est invisible et les performances sont indissociables.

Tout usage

Ce qui n’est pas invisible, par contre, c’est qu’on a maintenant accès à certaines applications pour iPhone ou iPad. Nous en avons installé une dizaine, de Google Maps à Tether de TP-Link en passant par Le Soleil. Malheureusement, certaines comme La Presse+ou Communauto ne sont pas disponibles. Difficile de dire quelle proportion d’applications mobiles est ainsi accessible : cette information n’a pas été rendue publique.

Apple l’a claironné lors de l’annonce le mois dernier, le iMac 2021 est conçu pour tous les usages, partout dans la maison ou au bureau. Outre sa minceur, il est offert en sept jolies couleurs vives, du bleu au vert en passant par le rose et le violet. L’idée est de l’intégrer à tous les décors à la maison. Au bureau, on a noté que les collègues voient surtout l’arrière de votre ordinateur, ce qui ajoute une variété bienvenue dans le décor. Nous n’avons malheureusement pas expérimenté cet effet enchanteur, étant en télétravail et ayant hérité de la banale couleur argent.

Le iMac vient avec sa souris Magic Mouse et son petit clavier Bluetooth, appelé Magic Keyboard. Pour la première fois, mais seulement pour deux des modèles les plus coûteux d’iMac, ce clavier comprend un lecteur d’empreintes digitales, le Touch ID, pour le déverrouillage et l’authentification. Sa touche est sensible, un peu moins haute que les claviers Apple classiques, mais tout de même bien agréable.

Côté ports, on dispose de quatre entrées USB-C à l’arrière, dont deux Thunderbolt/USB 4.

L’écran, la grande force des ordinateurs Apple, a toujours cette netteté et la richesse des couleurs typiques des Retina, avec ses 11,2 millions de pixels et une résolution 4,5K pour une luminosité de 500 nits.

On a gardé le meilleur pour la fin. Dans cette machine épaisse comme un ongle, on a caché six haut-parleurs et trois micros. Les premiers ont une présence étonnante, avec des basses solides et un son stéréo bien immersif. Les micros nous ont rendu de fiers services en téléconférences et permettent d’interpeller et de discuter avec Siri sans embûches.

On aime moins

Nous ne sommes décidément pas de grands admirateurs de la souris Magic Mouse. Trop aplatie, trop compliquée. Il n’a fallu que quelques heures avant de revenir à une simple souris optique filaire dont nous maîtrisions les commandes.

Le clavier Magic Keyboard, quant à lui, comporte 12 touches de fonctions qui font également office de contrôle du son et de la luminosité. C’est bien, mais il nous manque le pavé numérique à droite.

Une petite note sur le design. Au déballage, le iMac 2021 nous a semblé très carré. Un coup d’œil sur un iMac précédent, le 21,5 pouces de 2019, nous a fait comprendre pourquoi : les coins étaient alors beaucoup plus adoucis, en courbe.

Enfin, choisissez bien votre configuration à l’achat, en mémoire vive ou de stockage : la puce M1 ne supporte aucune modification.

On achète ?

Apple n’a pas manqué son coup avec son premier iMac utilisant la puce M1. Il est plus performant que jamais, n’a pas de problèmes de compatibilité, intègre maintenant des applications mobiles tout en conservant son ADN d’Apple, soit un écran très séduisant et un système d’exploitation convivial.

Il faut évidemment apprécier le côté « tout inclus », également typique d’Apple, qui vous empêchera de personnaliser et d’améliorer votre ordinateur. Il ne s’agit pas d’un appareil destiné au jeu ni au montage vidéo, bien qu’il fasse un honnête travail à ce chapitre, mais comme appareil à tout faire, il est remarquable.

Fiche : iMac 24’’ M1 2021

Fabricant : Apple

Prix : entre 1599 $ (8 Go-256 Go, GPU 7 cœurs) et 2099 $ (8 Go-512 Go, GPU 8 cœurs). Extensibles à l’achat jusqu’à 16 Go de RAM et 2 To de stockage.

Note : 4,5 sur 5