(San Francisco) Le conseil de surveillance de Facebook a annoncé vendredi le report de sa décision très attendue sur le retour ou l’exclusion pour une durée indéterminée de Donald Trump de la plateforme, qui était initialement prévue pour la mi-avril.

« Le conseil annoncera sa décision sur l’affaire concernant la suspension de l’ancien président des États-Unis Donald Trump de Facebook et Instagram dans les semaines à venir », a indiqué un porte-parole dans un courrier électronique.

Le milliardaire républicain a été banni des deux réseaux du groupe californien (et d’autres plateformes, dont Twitter) après les émeutes du 6 janvier au Capitole.  

Il s’est vu reprocher ses allégations répétées de fraude électorale, sans fondement, et ses propos d’encouragements à ses centaines de partisans qui se sont engouffrés violemment dans le siège du Parlement américain.

L’instance « suprême » du géant des réseaux sociaux, composée de personnalités de différents pays issus de la société civile, examine et tranche les décisions disputées de retrait ou de maintien de contenus jugés problématiques sur Facebook ou Instagram. Ses jugements sont contraignants pour l’entreprise.

Dans le cas de Donald Trump, « nous avons étendu le délai pour la réception des avis du public, et avons reçu plus de 9000 réponses. Le Conseil tient à les examiner tous attentivement, d’où ces délais supplémentaires », a expliqué le porte-parole.

Le conseil, qui est entré en fonction début décembre, a accepté le 21 janvier de se saisir de ce dossier brûlant, sur demande de Facebook.

Le réseau social, souvent accusé soit de censure soit de laxisme en matière de modération des contenus, avait dit espérer que son tout nouveau conseil des sages serait d’accord avec la mesure controversée.

Elle a été « prise dans des circonstances extraordinaires : un président américain qui fomente une insurrection violente pour faire dérailler la transition pacifique du pouvoir ; 5 personnes tuées ; des législateurs qui fuient le siège de la démocratie », avait rappelé Nick Clegg, vice-président du groupe en charge de la communication.

« C’était une série d’évènements sans précédent qui exigeait une réaction sans précédent », avait-il ajouté.

Aux États-Unis, l’ostracisation numérique de l’ancien chef d’État a été généralement qualifiée de regrettable, mais nécessaire par la société civile et de nombreux élus. Mais en Europe elle a aussi suscité des critiques d’associations et de dirigeants, comme la chancelière allemande Angela Merkel, inquiets du pouvoir des sociétés technologiques sur la liberté d’expression.