La techno n’a jamais été aussi demandée que depuis l’apparition de la COVID-19, et Inovia Capital en a pris bonne note. L’investisseur montréalais en capital de risque annoncera ce mardi matin le lancement de son plus gros fonds depuis sa création en 2007, d’un montant de 450 millions US. Son objectif : financer et accompagner de « 10 à 12 entreprises en croissance prêtes à jouer sur l’échiquier mondial », explique Chris Arsenault, associé fondateur chez Inovia.

Ce nouveau fonds est en fait une réplique de celui qui avait été lancé en février 2019, avec 400 millions US qui ont été investis dans 10 entreprises. Avec la plus récente annonce, Inovia dispose maintenant de 1,5 milliard US sous gestion et compte 41 entreprises dans son portefeuille, dont Lightspeed, AppDirect, Sonder et AlayaCare.

M. Arsenault le reconnaît, personne ne prévoyait que les entreprises technos connaîtraient une aussi bonne année 2020 alors que les pertes d’emploi atteignaient des sommets et que les économies étaient sur pause. « En mai, on a commencé à voir un phénomène auquel on ne s’attendait pas : les industries avaient besoin de techno pour continuer leurs activités, les écoles, les cégeps et les universités avaient besoin de technologie pour donner des cours à distance, il y a eu la télémédecine… Au lieu de voir une crise comme en 2009, on a commencé à voir des occasions extraordinaires. »

Une embauche par jour

À elles seules, les entreprises du sérail d’Inovia ont attiré plus de 1 milliard de dollars en financement depuis un an. « La crise a tout accéléré de cinq ans. En ce moment, on a près de 1000 postes vacants dans notre portefeuille. L’une de nos entreprises embauche en moyenne une personne par jour. »

Le nouveau fonds devait être annoncé fin 2021 ; l’intérêt manifeste des investisseurs a fait en sorte qu’on a devancé son lancement. Il est dirigé par M. Arsenault et deux de ses associés, Dennis Kavelman et Patrick Pichette, qui ont respectivement fait leurs marques comme directeurs des opérations financières chez BlackBerry et Google. La recherche de nouvelles entreprises est en cours.

On vise plus particulièrement des entreprises technologiques matures et en croissance dans des domaines comme les services financiers, la santé, le commerce, l’avenir du travail et le voyage. Et il ne s’agit pas que de financement, précise-t-on.

« Lorsqu’on investit, on est impliqués, on prend le temps d’aider à bâtir l’entreprise, pour la composition de son conseil d’administration ou sa gestion […]. En plus des capitaux, les entreprises ont besoin de mentorat. »