(Bruxelles) Plusieurs pays de l’Union européenne ont demandé lundi à la Commission européenne de leur présenter une feuille de route pour le développement de l’hydrogène, une source d’énergie qui intéresse le bloc pour sa transition vers une société décarbonée.

Six pays de l’UE –Pays-Bas, Autriche, Allemagne, France, Belgique, Luxembourg– ainsi que la Suisse affichent leur soutien à cette énergie, jugée respectueuse de l’environnement dans certaines conditions de production, indique une déclaration publiée lundi en amont d’une visioconférence des ministres de l’Énergie de l’UE. Ils demandent à la Commission une feuille de route avec des objectifs pour 2030 et au-delà.

« Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, nous devons décarboner le système énergétique. L’hydrogène propre est un vecteur énergétique indispensable à la neutralité climatique », a souligné le ministre de l’Économie et de la Politique climatique néerlandais, Éric Wiebes, dans un communiqué.

Cette déclaration suit de moins d’une semaine l’annonce par l’Allemagne d’un investissement massif dans cette technologie : 9 milliards d’euros d’argent public, avec l’ambition de devenir le « fournisseur et producteur numéro 1 » d’hydrogène au niveau mondial.

De son côté, la France a annoncé consacrer 1,5 milliard d’euros sur trois ans pour « parvenir à un avion neutre en carbone en 2035 », grâce notamment à l’hydrogène.

Durant leur réunion lundi, les ministres se sont accordés sur le fait que les technologies comme l’hydrogène issu d’énergie renouvelable et les réseaux électriques intelligents sont « de grande importance pour la création d’emplois en Europe, la compétitivité et la décarbonation », souligne un communiqué du Conseil de l’UE.

À ce titre, les 27 « attendent avec impatience » la stratégie sur l’hydrogène préparée par la Commission européenne. Elle sera publiée le 8 juillet.

La part de l’hydrogène dans le bouquet européen pourrait passer de moins de 2 % actuellement à 10 %, voire 16 % d’ici 2050, selon la commissaire à l’Énergie Kadri Simson.

« Nous nous concentrerons bien sûr sur l’hydrogène produit à partir d’électricité renouvelable. Mais dans la phase de transition, il peut aussi y avoir un rôle pour d’autres formes d’hydrogène à faible teneur en carbone, pour créer l’offre nécessaire à mesure que nous augmentons l’hydrogène vert », a-t-elle avancé.

L’hydrogène est considéré comme un moyen d’accompagner la transition énergétique en permettant de stocker à grande échelle de l’électricité et en servant de carburant dans les véhicules électriques, garantissant une meilleure autonomie que les batteries.

Il est aujourd’hui produit essentiellement avec des énergies fossiles.