Vous avez eu de la difficulté à appeler votre douce moitié sur son cellulaire ? Les numéros sans frais du type 1-800 vous semblent impossibles à joindre ? La ligne est souvent et anormalement occupée ?

Vous n’êtes pas seul. Tous les fournisseurs contactés par La Presse ont reconnu que leur réseau cellulaire était sollicité comme jamais depuis deux semaines, mais assurent qu’il tient généralement le coup. Les problèmes surviennent surtout lorsque des « interconnexions » sont nécessaires, lorsque des abonnés de deux réseaux différents entrent en contact. L’autre facteur qu’on a relevé, c’est que certaines lignes sans frais mises sur pied par les autorités sont parfois débordées et n’arrivent pas à répondre à la demande.

« Le réseau sans fil de Bell continue de bien fonctionner, avec une certaine congestion pendant les périodes de pointe, dit Vanessa Damha, porte-parole de Bell. Nous constatons des problèmes d’encombrement plus importants lorsque les clients font des appels vers d’autres opérateurs de réseau. »

Textos en hausse de 30 %

Même son de cloche du côté de Telus, où on assure que le réseau « fonctionne bien » même si toutes les formes de communication numériques sont en hausse. L’utilisation de données mobiles, par exemple, enregistre des « hausses périodiques » de plus de 40 % qui semblent correspondre à certains événements importants, comme les conférences de presse des gouvernements. L’envoi de messages texte a crû de 30 %, tandis que celui de photos et de vidéo connaît une hausse évaluée à 50 %.

« Il se peut que certains utilisateurs aient obtenu une tonalité occupée ou aient dû composer plus d’une fois un numéro, mais c’était dans un contexte d’appels à un numéro sans frais, comme un numéro 1-800, précise Jacinthe Beauileu, porte-parole chez Telus. Il ne s’agit pas d’un problème de réseau, mais d’un volume d’appels sans précédent auprès d’organisations hautement sollicitées. »

Sans reconnaître de problèmes, Rogers assure que ses employés « travaillent 24 h sur 24 pour que [ses] clients restent connectés ». « Nous vivons une époque sans précédent, et comme de nombreuses personnes font leur part en restant chez elles, nous constatons une augmentation des appels vocaux pendant la journée, dit Caroline Phemius, porte-parole. Nous sommes également en étroite relation avec d’autres opérateurs pour résoudre tout problème de connexion entre nos clients ».

Chez Vidéotron, le porte-parole Merick Séguin assure que les infrastructures tiennent le coup. « Sur notre réseau, il n’y a pas d’enjeu, il est solide, tout va bien. Les appels passent. »

Investissements records

Pour tempérer le fait que le Canada est un des pays où le coût des télécommunications est parmi les plus élevés au monde, les fournisseurs rappellent constamment que les investissements dans les réseaux figurent également dans le peloton de tête. Selon l’Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS), les fournisseurs canadiens ont investi plus de 70 milliards depuis 1987, ce qui place le Canada au 4e rang parmi les pays de l’OCDE. On prévoit de plus investir 26 milliards d’ici 2026 pour construire des réseaux 5G.

En termes de vitesse et de constance de la connexion LTE, le Canada arrive au deuxième rang dans le monde selon OpenSignal, tout juste derrière la Corée du Sud.