(New York) YouTube va supprimer à partir de mercredi tout contenu affirmant qu’une « fraude massive ou des erreurs » ont modifié l’issue de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre, a annoncé le géant du streaming vidéo.

Google, la maison mère de la plateforme de partage de vidéos, a par ailleurs confirmé avoir mis fin à un moratoire sur les publicités à caractère politique mis en place pendant la campagne afin d’éviter les débordements.

« Si nous ne considérons plus la période postélectorale comme un évènement sensible, nous continuerons d’appliquer rigoureusement nos mesures en matière publicitaire, qui interdisent formellement des informations manifestement erronées pouvant saper de manière significative la confiance dans les élections ou le processus démocratique », a indiqué Google à l’AFP.

Également interrogé sur son intention de prolonger ou non son interdiction des pubs politiques, toujours en vigueur, le numéro un des réseaux sociaux Facebook n’a pas souhaité réagir aux sollicitations de l’AFP.

Les détracteurs de YouTube réclament depuis longtemps que l’entreprise cesse d’héberger des vidéos de désinformation destinées à saper la confiance dans les résultats des élections.

« Suffisamment d’États ont certifié leurs résultats électoraux pour déterminer un président élu. Pour cette raison, nous commencerons à retirer tout contenu publié aujourd’hui (ou à n’importe quel moment après) qui induit en erreur les gens en affirmant qu’une fraude massive ou des erreurs ont modifié l’issue de l’élection présidentielle américaine de 2020 », a affirmé YouTube dans un billet publié mercredi sur son blogue.

L’entreprise californienne précise que cette politique est conforme à celle qu’elle appliquait lors des élections américaines précédentes.

Les vidéos affirmant qu’un candidat à l’élection présidentielle a gagné grâce à des « bogues massifs de logiciels ou des erreurs de comptage » seront ainsi « retirées », détaille le billet.

« Nous commencerons à appliquer cette politique aujourd’hui, et nous intensifierons nos efforts dans les semaines à venir », poursuit l’entreprise, filiale de Google depuis 2006.

« Comme toujours, la couverture journalistique et les (vidéos exprimant des) opinions sur ces sujets peuvent demeurer sur notre site si elles contiennent suffisamment de contexte éducationnel, documentaire, scientifique ou artistique », spécifie-t-elle.

YouTube estime que la « désinformation problématique » représente moins de 1 % de ce qui est vu sur sa plateforme aux États-Unis, sans avancer de chiffres précis.

La Cour suprême des États-Unis a infligé mardi un cinglant revers à Donald Trump, en refusant de se saisir d’un recours formulé par ses alliés pour bloquer la certification des résultats de l’élection présidentielle dans l’État de Pennsylvanie.

Le président républicain refuse toujours, plus d’un mois après l’élection, de concéder sa défaite face au démocrate Joe Biden, se présentant comme victime de « fraudes massives » sans présenter de preuves convaincantes.