En soi, le plus récent épisode de Marvel’s Spider-Man, Miles Morales, ne révolutionne pas le genre et constitue une bonne suite du remarquable jeu sorti il y a deux ans. Mais il permet une initiation à tout ce que la PS5 amène de nouveau, tout en se révélant un jeu d’action prenant. Ça promet.

Marvel’s Spider-Man : Miles Morales, produit par un studio Sony, arrivera sur les tablettes le 12 novembre prochain, en même temps que la nouvelle console de la même entreprise, PS5. Les deux sont tellement indissociables qu’une critique du premier signifie nécessairement une présentation de la seconde.

Ce que voici.

Création d’Insomniac Games, un studio californien racheté par Sony en 2019, Miles Morales reprend un segment de l’histoire de l’opus précédent de Spider-Man, avec un personnage apparu dans le monde des comics en 2011. Ce jeune New-Yorkais aux origines ethniques bigarrées, un peu Latino, un peu Afro, a été pris sous l’aile de Peter Parker après la mort de son père et mordu par une araignée qui lui a transmis des pouvoirs de superhéros. Quand Peter doit quitter New York pour un reportage avec Mary-Jane pour le Daily Bugle, c’est Miles qui se retrouve à protéger la métropole de ses innombrables méchants avec des pouvoirs qu’il apprend encore à contrôler.

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Spider-Man : Miles Morales reprend un segment de l’histoire de l’opus précédent de Spider-Man. Ce jeune New-Yorkais aux origines ethniques bigarrées, un peu Latino, un peu Afro, a été pris sous l’aile de Peter Parker après la mort de son père et mordu par une araignée qui lui a transmis des pouvoirs de superhéros.

Meilleur contrôle

Il s’agit techniquement d’un des premiers jeux étiquetés PS5, si on exclut Astro’s Playroom, fourni avec la console et qui est plutôt un démo. Dès les premières secondes, on a un aperçu de ce que sait faire la nouvelle manette haptique, la DualSense. Là où la DualShock ne savait que vibrer plus ou moins fort ou longtemps, la DualSense a un vocabulaire beaucoup plus subtil.

On sent dans la manette le passage du métro new-yorkais sur les rails, quand il s’arrête, ou quand le téléphone de Miles Morales reçoit un texto de sa mère. Quand on apprend à lancer des toiles pour se balancer d’un immeuble à l’autre, ou pour immobiliser des ennemis, la DualSense réagit au quart de tour. Les touches, surtout les quatre à l’arrière de la manette, sont plus solides et donnent une impression de meilleur contrôle. Tout dans cette manette annonce une plus grande qualité et une synchronisation bien meilleure avec le jeu.

Jeune New-Yorkais cool

Ce jeu, par ailleurs, ne déboussolera pas trop ceux qui ont tâté de l’opus précédent. Il s’agit essentiellement des mêmes mécaniques qui comportent quelques dizaines de combinaisons de touches pour se balancer, pour esquiver ou pour se battre. Trop de possibilités, probablement. Nous devons admettre qu’il nous a fallu une vingtaine d’heures dans le premier Spider-Man pour être à l’aise avec ces enchaînements qui permettent d’achever, de ficeler, d’utiliser des armes secrètes ou d’échapper aux méchants qui terrorisent la ville. Heureusement, cet apprentissage revient vite quand on embarque dans Miles Morales. Les couleurs sont encore une fois magnifiques, le rendu de New York absolument bluffant et les combats très exigeants pour les six doigts et le poignet.

Les nouveautés, ça commence par l’humour bien particulier de Miles, très jeune-New-Yorkais-cool avec un soupçon de l’autodérision typique de Peter Parker. Il est sympathique, vif et encore plus en manque de confiance que son mentor. Son arme tout à fait personnelle, c’est son poing bioélectrique qui permet de calmer momentanément les ennemis très puissants ou terrasser les plus insignifiants, et son invisibilité. Au fur et à mesure qu’on acquière de l’expérience s’ajoutent des dizaines d’autres armes qui vont servir à Miles pour intervenir dans une guerre qui sévit à New York entre une compagnie d’énergie et des gangs de criminels hi-tech pour le contrôle d’un carburant convoité, NuForm.

Scénario ténu

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L’arme nouvelle de Miles Morales, c’est son poing bioélectrique qui permet de calmer momentanément les ennemis très puissants ou terrasser les plus insignifiants.

À l’exception de Rhino, nous n’avons pas croisé, dans la quinzaine d’heures passées sur Miles Morales, les classiques méchants qui courent habituellement après Spider-Man. On a plutôt droit cette fois à une nouvelle faune, des gaillards bardés de métal et de bras robotiques, membres des gangs criminels ou de l’inquiétante compagnie Roxxon. Côté narration, le scénario semble plus ténu que l’épisode précédent, où Peter Parker faisait tout pour reconquérir Mary-Jane. Ici, c’est la relation entre Miles Morales et sa mère, qui se présente à la mairie, avec son ami Ganke Lee et la défense de Harlem attaquée, qui sont au cœur de l’histoire. Qui se résume essentiellement à une quête : devenir un vrai héros comme l’était le père de Miles.

Encore une fois, nous n’avons pas bouclé toute l’aventure, qui exige une soixantaine d’heures si on se fie à l’opus précédent.

Et la PS5 ?

Ceci dit, les animations et les combats sont plus spectaculaires que jamais. Une première promesse de la PS5 se confirme : les transitions entre niveaux dans le jeu sont quasi instantanées, on n’attend jamais pour passer au tableau suivant. Le disque SSD de la PS5 et sa capacité accrue livrent manifestement la marchandise.

Difficile cependant de se prononcer sur la qualité graphique, rendue en 4K avec une capacité de 60 fps. Le précédent Spider-Man n’était pas particulièrement moche et avait essentiellement les mêmes spécifications graphiques. Nous avons comparé les deux jeux sur le même écran sans y voir de différences flagrantes, bien que Miles Morales ait manifestement bénéficié d’améliorations et de nouvelles idées par rapport à son prédécesseur.

La supériorité de la DualSense sur la DualShock est évidente. Autre constat important, tous nos jeux sur la PS4, de l’indépendant québécois Ancestors au AAA NHL 21, se sont révélés compatibles avec la PS5. En utilisant le même vieux disque dur portable USB, de surcroît. Sony affirme que 99 % des jeux peuvent ainsi être utilisés sur la nouvelle console. Confirmé.

Encore les ventilateurs

Côté look, la PS5 est plus grosse, avec un look futuriste bardé d’ailerons qui ne manque pas de charme pour un gamer. Avec un beau pragmatisme, on l’a dotée d’un port USB-C, le format le plus populaire depuis deux ans, mais également de trois entrées USB 3.0 de type A, compatibles avec plus d’accessoires.

Nous avons cependant été un peu surpris de retrouver une malheureuse spécialité de la PS4, les ventilateurs qui partent assez fréquemment, contrairement à ce que fait la Xbox One. Heureusement, le bruit des ventilateurs de la PS5 est beaucoup plus discret que celui de la PS4.

Au chapitre des désagréments, nous n’avons jamais réussi à trouver comment éteindre la PS5 à partir de la manette DualSense. Notre question posée il y a une semaine aux gens de Sony n’a jamais eu de réponse. La bonne vieille façon, qui consistait à appuyer fermement sur la touche PS, ne donne aucun résultat, et aucun menu n’offre cette extinction. Il ne reste que la méthode basique qui consiste à appuyer sur le bouton d’alimentation très discret à l’avant de la PS5, un petit coup pour mettre en veille, une poussée prolongée pour éteindre. Curieuse négligence, quand même.

Le verdict : pas époustouflé, mais impatient de voir ce que les développeurs vont faire des nouvelles capacités de cette console et, surtout, de sa manette haptique. La PS4 n’était pas particulièrement boiteuse et suffisait à l’immense majorité des joueurs. Faut-il monter d’un niveau et acheter la PS5 ? Dans l’absolu et pour le moment, non. Mais le choix n’en est pas vraiment un puisque de plus en plus de jeux en 2021 ne seront utilisables que sur la nouvelle console.

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Marvel’s Spider-Man : Miles Morales, pour la PS4 et la PS5, en vente à partir du 12 novembre, édition standard 64,99 $. Exemplaire fourni par Sony Interactive Entertainment.

PS5, en vente à partir du 12 novembre, 499,99 $ et 629,99 $ (avec lecteur Blu-Ray). Console prêtée par Sony Interactive Entertainment.