(Washington) Facebook a commis une erreur en ne supprimant pas la page d’un groupe milicien qui exhortait des civils armés à se rendre à Kenosha, dans le Wisconsin, où se déroulaient de violentes manifestations déclenchées après que des policiers eurent tiré dans le dos d’un citoyen noir, a reconnu le PDG de l’entreprise, Mark Zuckerberg.

La page de la « Kenosha Guard » ayant contrevenu aux politiques de Facebook a été signalée par « un groupe de personnes », a ajouté M. Zuckerberg, dans une vidéo diffusée vendredi sur Facebook.

Le géant des médias sociaux a adopté ces dernières semaines de nouvelles directives supprimant ou restreignant les publications de groupes constituant une menace pour la sécurité publique.

Facebook a finalement supprimé la page mercredi, après qu’un civil armé eut tué deux personnes et en a blessé un troisième pendant des manifestations à Kenosha.

« C’était en grande partie une erreur opérationnelle, a expliqué M. Zuckerberg. Les sous-traitants, les examinateurs, vers qui les plaintes initiales ont été acheminées, n’ont pas supprimé cette page, n’ont pas retenu les plaintes. »

M. Zuckerberg n’a pas présenté ses excuses. Il s’est défendu en disant que Facebook n’avait trouvé aucune preuve démontrant que l’individu en question avait lu la page de la Kenosha Guard ou l’invitation lancée aux membres de la milice armée de se rendre à Kenosha.

Facebook est en train d’éliminer des messages faisant l’éloge du tireur, a mentionné M. Zuckerberg. Pourtant, selon The Guardian, des messages de soutien et même de collecte de fonds demeuraient toujours partagés sur Facebook et son service de partage de photos, Instagram.

M. Zuckerberg a également opposé le traitement de Jacob Blake, qui a été abattu dans le dos par la police de Kenosha, et le jeune blanc de 17 ans désormais accusé des meurtres de mardi, Kyle Rittenhouse, qui portait un fusil de type AR-15 sans être interpellé par la police.

« On a juste le sentiment que les choses ne s’améliorent pas vraiment au rythme qu’elles devraient être. C’est vraiment douloureux, vraiment décourageant », a souligné M. Zuckerberg.