(San Francisco) La jeune et très populaire application TikTok, qui a subi des critiques dans le passé sur sa modération des contenus, jugée insuffisante ou inappropriée, a fait le point jeudi sur ses efforts et engagements dans la lutte contre les vidéos promouvant la haine.

La plateforme qui se veut le « dernier rayon de soleil d’internet », s’est donnée pour objectif « d’éliminer la haine sur TikTok », déclare Eric Han, responsable de la sécurité pour TikTok aux États-Unis, dans un communiqué.

Il liste une série de mesures prises par le réseau social, de l’amélioration des règlements à la formation des équipes de modérateurs et à l’éducation des utilisateurs.

Depuis le début de l’année, TikTok dit avoir banni 1300 comptes et retiré plus de 380 000 vidéos et 64 000 commentaires aux États-Unis pour infraction aux règles sur les contenus haineux.  

« Ces chiffres ne reflètent pas un succès à 100 % dans la détection de tous les contenus ou comportements haineux, mais ils montrent notre détermination », assure-t-il.

TikTok est engagé dans une campagne de relations publiques depuis plusieurs mois pour installer une image de réseau responsable et ancré aux États-Unis.

La société, détenue par un groupe chinois, ByteDance, est menacée d’interdiction par le président Donald Trump, qui l’accuse, sans preuve, d’espionnage pour le compte de Pékin, ce qu’elle a toujours nié.

Le président américain a récemment signé deux décrets pour forcer ByteDance à vendre rapidement l’application à une société américaine - Microsoft est notamment sur les rangs.

Eric Han mentionne aussi les progrès de son entreprise dans la lutte contre le racisme, un sujet de tensions exacerbées aux États-Unis par les violences policières.

Des manifestations secouent les grandes villes du pays depuis des mois, notamment pour demander la fin du racisme systémique dans les institutions.

Les militants et activistes sont aussi très mobilisés en ligne, mais TikTok a été critiqué à plusieurs reprises par des créateurs afro-américains qui ne se sentaient pas respectés sur la plateforme.

Début juin, l’appli avait présenté des excuses à la communauté noire s’étant sentie « menacée, inconsidérée ou supprimée » sur le réseau.

Eric Huan détaille jeudi le travail de fonds entrepris pour affiner la modération, notamment sur ce sujet.

« Si un membre d’une minorité, comme les LGBTQ+, les Latinos, les Américains asiatiques, les personnes originaires des îles du Pacifique, les personnes noires ou les communautés indigènes, utilise une insulte d’une façon détournée, comme une affirmation de pouvoir, nous voulons que nos modérateurs comprennent le contexte et ne retirent pas le contenu par erreur », dit-il par exemple.