Quoi de mieux à l’approche de l’Halloween qu’un mort qui sort de sa tombe ? MediEvil, devenu un jeu culte en 1998 avec son chevalier squelettique et ses zombies rigolos, a droit à une résurrection et un traitement graphique digne de 2019 dans un remake qui sera lancé vendredi. Et s’il fait bon retrouver l’ambiance fascinante, les énigmes et les défis de cette ancienne gloire avec une mécanique de jeu plus moderne, on aurait bien apprécié un peu plus d’audace dans sa nouvelle mouture.

Loin de Resident Evil

MediEvil, ce sont les aventures glauques d’un chevalier, Sir Daniel Fortesque, tué dès la première flèche lors d’un combat contre les forces du sorcier Zarok et ressuscité un siècle plus tard. Cette fois, devenu un squelette auquel il manque le bas de la mâchoire, il doit défendre le royaume de Gallowmere menacé par les zombies, les démons, les citrouilles maléfiques et autres monstres de l’armée de Zarok. C’est la trame du jeu original sorti en 1998, et c’est exactement le même scénario que l’on retrouve pour le remake de 2019.

On le comprend dès les premières minutes, on est plus dans un registre humoristique et légèrement ridicule que dans une ambiance terrifiante à la Resident Evil. Notre chevalier Fortesque n’a que des dagues et une vieille épée rouillée pour se défendre au début, et peut même s’arracher un bras quand il n’a plus rien. Au fur et à mesure qu’on avance d’un tableau à l’autre, on débusque des armes plus imposantes, haches, marteaux et épées plus affutées, et des méchants de plus en plus difficiles à tuer.

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Calice en récompense

Quand votre jauge de vie baisse, vous pouvez mettre la main sur des flacons ou vous plonger dans une fontaine de Jouvence pour vous régénérer. Au détour d’une alcôve ou dans un cimetière, vous devez mettre la main sur des Calices des âmes qui ne sont disponibles que quand vous avez tué suffisamment d’ennemis. Avec votre calice, vous avez accès au Hall des Héros où on vous remettra une récompense, arme, vie et pièces d’or. Celles-ci, qu’on trouve tout au long du jeu, vous permettent en outre d’acheter des articles aux gargouilles que vous croiserez.

Caméra améliorée

Nous avions adoré la première édition de 1998, ce mélange relativement nouveau à l’époque de combats sans conséquence, de petites énigmes et de quêtes pour des trésors, des runes et des calices pour avancer. C’est avec un plaisir intact que nous sommes passés à travers les tableaux du remake, qui offre maintenant un graphisme enrichi 4K et des commandes plus agiles.

Le comportement de la caméra, en particulier, s’est bien amélioré et on n’a plus l’impression d’être figé derrière son personnage. Les décors sont bien plus grandioses et immersifs qu’à l’époque, et les animations bien plus saisissantes.

La mécanique du jeu a été totalement respectée, au point où un joueur qui aurait été congelé en 1998 pourrait utiliser les mêmes commandes et refaire le même parcours avec le remake de 2019. Et il y a quelque chose de profondément jouissif à reprendre ce jeu deux décennies plus tard.

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Trop respectueux ?

Mais par certains aspects, MediEvil trahit son âge. Les mouvements semblent malhabiles, les combats ne brillent pas par leur variété et le scénario demeure somme toute simpliste. Et cette quasi-absence de points de sauvegarde est très irritante. Tout cela sent les années 90 qu’on aurait repeintes aux couleurs d’aujourd’hui. Oui, il s’agit d’un remake fidèle et réussi, mais peut-être un peu trop respectueux de l’original. L’occasion aurait été belle de réellement ressusciter la franchise en revampant l’histoire, en lui donnant une nouvelle impulsion et des rebondissements surprenants.

Mais ne boudons pas notre plaisir : MediEvil est un bon jeu, qu’on le découvre ou qu’on y replonge, avec un charme et un humour toujours aussi séduisants.

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MediEvil en bref

Éditeur : Sony Interactive Entertainment

Développeur : Other Ocean Emeryville

Plate-forme : PlayStation®4 (PS4 ™)

Genre : Action/Aventure

Date de lancement : 25 octobre 2019

Joueurs : Un joueur

Classe d’âge : T pour adolescent

Note : 3,5 étoiles sur 5