(Paris) « À l’utilisateur de faire son choix » : YouTube défend la capacité de son algorithme de recommandation à proposer une information « la plus complète possible », tout en mettant en place des fonctionnalités pour limiter l’apparition des vidéos de désinformation.

De nouveaux boutons, testés aux États-Unis et déployés progressivement dans le monde, permettront à l’utilisateur de supprimer de sa liste de « vidéos recommandées » les chaînes qu’il ne souhaite pas regarder.

« Cela permettra aux utilisateurs de rectifier le tir » concernant la personnalisation effectuée par l’algorithme, a expliqué Justine Ryst, directrice des contenus chez YouTube France, interrogée jeudi par l’AFP sur le sujet lors du YouTube Festival à Paris.

Une autre fonctionnalité permettra de savoir pourquoi une vidéo a été recommandée.

YouTube, propriété de Google, ne communique aucun chiffre sur la part de vidéos visionnées issues des recommandations par rapport à celles cherchées directement par les utilisateurs.

Impossible également de connaître le rôle joué par les différentes mesures (temps passé sur la vidéo, temps de session, nombre de vues ou de « likes ») dans le moteur de recommandation. « Si on donne aujourd’hui les clés de l’algorithme à un créateur, il va se concentrer sur les éléments pris en compte et il va oublier l’essence même de sa vidéo qui est la créativité », justifie Justine Ryst.

Des enquêtes de « Youtubeurs » français ont pointé ces derniers jours les erreurs factuelles ou propos complotistes d’autres chaînes très populaires sur la plateforme.

« La communauté elle-même s’autorégule, réagit et travaille à mettre en lumière des sujets qui ont besoin de plus d’explication. Ça n’est pas notre rôle de faire ça », a répondu Justine Ryst, interrogée sur le sujet.

« Nous, on considère qu’on a des règles d’usage très claires et très strictes. À partir du moment ou un utilisateur les enfreint, son contenu est bloqué », a-t-elle ajouté. « C’est à l’utilisateur de faire son choix » parmi les multiples avis proposés par l’algorithme.

Celui-ci va « essayer de vous donner un maximum d’informations sur une thématique qui vous intéresse », promet YouTube.

« La désinformation pose un réel problème, notamment sur les sujets médicaux », a expliqué mardi la plateforme dans un communiqué. Elle a annoncé à ce moment qu’elle allait présenter aux internautes un accès à plus de sources sérieuses, pour qu’ils vérifient eux-mêmes la véracité des informations qui leur sont montrées.

Quelque 10 000 personnes chez Google travaillent sur des sujets liés à la modération.