Une audience du Congrès américain sur la haine en ligne s'est transformée en une démonstration éclatante du problème mardi, lorsqu'une diffusion en direct sur YouTube a été bombardée de commentaires racistes et antisémites.

YouTube a désactivé la discussion en direct de la vidéo environ 30 minutes après le début de l'audience, en raison de commentaires d'internautes qu'elle a qualifiés de «haineux».

L'incident est survenu alors que des dirigeants de Google et Facebook comparaissaient devant le Comité judiciaire de la Chambre des représentants pour répondre à des questions sur le rôle de leur entreprise dans la propagation des crimes haineux et la montée du nationalisme blanc aux États-Unis.

Des dirigeants d'organisations de défense des droits de la personne telles que la Anti-Defamation League et la Equal Justice Society se sont joints à eux.

Neil Potts, directeur des politiques publiques de Facebook, et Alexandria Walden, avocate pour la liberté d'expression et les droits de la personne chez Google, ont défendu les politiques de leur entreprise interdisant les contenus incitant à la violence ou à la haine.

«Il n'y a pas de place pour le terrorisme ou la haine sur Facebook», a déclaré M. Potts. «Nous supprimons tout contenu incitant à la violence.»

L'audience s'est soldée par un désaccord partisan entre les législateurs et certains des témoins, les membres républicains du Congrès dénonçant comme un discours de haine les critiques formulées par la représentante démocrate Ilhan Omar à l'encontre des défenseurs américains d'Israël.

L'audience a été organisée dans la foulée des fusillades survenues le mois dernier dans des mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui ont fait 50 morts. L'homme armé a diffusé ses attaques en direct sur Facebook et publié un long message en ligne qui défendait les vues du mouvement suprémaciste blanc.

Cependant, la controverse sur le nationalisme blanc et le discours haineux persiste depuis des années sur des plateformes en ligne telles que Facebook, YouTube ou Google.

En 2017, après la violence meurtrière à Charlottesville, en Virginie, les géants de la technologie ont commencé à bannir les groupes extrémistes et les individus faisant la promotion de l'idéologie suprémaciste blanche et soutenant la violence. Le mois dernier, Facebook a étendu son interdiction aux nationalistes blancs.

Malgré l'interdiction, des comptes comme celui portant le nom Aryan Pride étaient encore visibles lundi dernier.

Mercredi, un sous-comité du Sénat tiendra une audience sur les allégations voulant que les sociétés telles que Facebook, Google et Twitter soient biaisées contre les conservateurs, une accusation émanant de personnalités politiques, notamment le président Donald Trump.

Les entreprises ont nié avoir un tel parti pris.