Les patrons de réseaux sociaux pourraient être tenus personnellement responsables de contenus préjudiciables publiés en ligne, selon un projet du gouvernement britannique rapporté vendredi par le quotidien The Guardian.

Le gouvernement souhaite légiférer afin de créer un organe de surveillance indépendant qui puisse imposer des « amendes substantielles » à des entreprises de réseaux sociaux manquant à leur « devoir de protection » et tenir leurs patrons personnellement responsables, écrit le journal.

Ces plans devraient être détaillés la semaine prochaine dans un livre blanc attendu de longue date, ajoute-t-il.

Un porte-parole du gouvernement a confirmé la publication « prochaine » de ce livre blanc « qui définira les responsabilités des plateformes en ligne, la manière dont ces responsabilités devront être assumées et ce qui se passera si elles ne le sont pas ».

Cette annonce intervient après des appels croissants à réguler ce secteur. En février, une commission parlementaire britannique avait appelé le gouvernement à agir pour empêcher les réseaux sociaux d'agir comme des « gangsters numériques ».

Pour lutter contre les « contenus préjudiciables » ou « illégaux » et protéger les données personnelles des utilisateurs, les parlementaires recommandaient dans un rapport l'instauration d'un « code de déontologie contraignant », dont le respect serait assuré par un régulateur indépendant.

Ian Russell, le père de Molly Russell, une adolescente qui s'était suicidée en 2017, à l'âge de 14 ans, après avoir visionné des contenus liés à l'automutilation et au suicide sur Instagram, avait aussi déclaré le mois dernier que le temps de l'autorégulation des réseaux sociaux était révolu.

« Les gouvernements ont laissé les plateformes de réseaux sociaux s'autoréguler, mais souvenez-vous que c'est vraiment une question de vie ou de mort », avait-il mis en garde, appelant le gouvernement à « mettre en place une réglementation efficace de l'internet, avec des sanctions fortes ».

Le porte-parole du gouvernement a dit que celui-ci avait « entendu ces appels » à la régulation.